Bruce Springsteen soutient toujours Obama mais moins activement
En 2008, Bruce Springsteen était entré en campagne "par accident en quelque sorte. (...) Les années Bush étaient si horribles qu'on ne pouvait pas rester simplement assis à ne rien faire", a-t-il expliqué.
Venu en France faire la promotion de "Wrecking Ball", le 17e album de sa carrière qui doit sortir le 6 mars, le "Boss" a souligné qu'il "n'était pas un professionnel des campagnes électorales" et qu'il ne pensait pas "tous les quatre ans choisir un candidat et le suivre".
"Je préfère rester en marge et je crois sincèrement qu'un artiste est supposé être le canari dans la mine de charbon, et qu'on se porte mieux quand on prend ses distances par rapport au pouvoir", a-t-il ajouté.
L'album "le plus en colère" du Boss
Le premier single extrait de son nouvel album, "We Take Care Of Our Own", est une chanson très critique et poignante dans lequel il prend une nouvelle fois la défense des laissés pour compte de l'Amérique et fait un constat critique et amer de la politique menée ces dernières années aux USA.
"La route des bonnes intentions est devenue aussi sèche qu'un os", chante Bruce Springsteen dans "We Take Care of Our Own". "Nous nous prenons en charge, partout où flotte ce drapeau", dit le refrain de cette chanson. "De Chicago à la Nouvelle Orléans, depuis le muscle jusqu'à l'os (...) Nous avons crié "à l'aide" mais la cavalerie est restée à la maison", dit-il encore.
Selon un proche cité par Hollywood Reporter, Bruce Springsteen estime lui-même que son nouvel album est "le plus en colère qu'il ait jamais fait".
Le nouveau single "We Take Care Of Our Own"
Parmi les réalisations du président américain durant son mandat, Bruce Springsteen a noté qu'il "avait permis à General Motors de survivre, a fait passer la loi sur l'assurance maladie (...), a tué Oussama ben Laden". en revanche il a estimé qu'il s'était montré "plus favorable aux entreprises" qu'il ne l'aurait cru et a regretté le manque de résultat en matière de lutte contre le chômage.
"Le gros problème", soulignait-il il y a un peu plus d'un an dans Les Inrockuptibles, "c'est que les présidents ne sont là que pour quatre ou huit ans, alors que les multinationales, l'industrie, les milieux financiers et l'armée restent en place pour toujours. Ces gens-là ont patiemment mais sûrement grignoté l'économie américaine jusqu'à ce qu'elle ne profite plus au peuple mais aux seuls privilégiés tout en haut de la pyramide."
S'il se félicite du mouvement Occupy Wall Street, il souligne qu'en 2009, les Américains ne s'étaient pas encore mobilisés contre "le hold-up de la finance". C'est à cette époque qu'il a écrit son single indigné "We Take Care of Our Own", dit-il, car son boulot est de mesurer en chanson "la distance entre le rêve américain et la réalité." Le reste des chansons de l'album a suivi.
Le "Boss" est en concert cet été en France, le 19 juin à Montpellier et les 4 et 5 juillet à Paris-Bercy. Ces trois dates sont déjà complètes.
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