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Colombie : une bonne soeur va rapper pour la visite du pape François
La visite du pape François à Bogota, prévue dans quelques jours, se fera sur un fond musical original. Une bonne sœur colombienne, qui a remporté un concours télévisé, a prévu de rapper l'hymne qui accompagnera le séjour du pontife.
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Soeur Maria Valentina de los Angeles rappe. Cette jeune religieuse de Bogota, qui préfère les baskets aux sandales, a même participé à des concours et va accomplir un rêve : chanter pour le pape François pendant sa visite en Colombie.
Un passage par la télé-réalité
François, l'un des promoteurs de l'accord de paix signé avec la guérilla des Farc pour mettre fin à plus d'un demi-siècle de conflit armé, visitera Bogota, Medellin, Villavicencio et Carthagène des Indes. Ce sera l'"occasion de lui montrer notre affection par ce que nous savons faire : la musique", a expliqué à l'AFP soeur Maria Valentina, 28 ans, qui interprétera cet hymne avec une vingtaine d'autres chanteurs et musiciens de la fraternité des Musiciens catholiques unis (MCU).La religieuse est sortie de l'ombre l'an dernier en participant à un concours télévisé "A otro nivel" (A un autre niveau), à l'issue duquel les MCU l'ont invitée à composer et à chanter un couplet de la chanson, qui a été ensuite élue pour accompagner les déplacements du pape. "Colombia te recibe con los brazos abiertos/a una sola voz te decimos muy contentos/bendito sea Dios, que en su sabiduría, te ha traído a nuestras tierras para ser su guía" : la Colombie te reçoit à bras ouverts, d'une seule voix nous t'exprimons notre joie, béni soit Dieu, qui dans sa sagesse, t'a amené sur nos terres pour être notre guide", rappe soeur Maria Valentina.
Le rap comme medium favori
Intéressée par tous les genres musicaux, du moment qu'ils offrent "un contenu beau et profond", elle aime l'esprit contestataire du rap, rythme issu de la communauté noire des Etats-Unis. "Ce qui est super avec le rap, c'est qu'il reste facilement dans la tête et quand il a la profondeur de la vérité, en l'occurrence le Christ, c'est encore plus frappant", s'enthousiasme-t-elle.Selon la religieuse, ce style revendicatif répond à la consigne lancée aux jeunes par le pape : "Faire des vagues", ce qui "dans le langage du Saint-Père, c'est être différents, être insolents en portant un message de joie, d'espérance et de charité". C'est pour cela qu'elle pense que le mélange de rythmes de "Demos el primer paso" - vallenato colombien mâtiné de pop et de rap - plaira à François. Le souverain pontife est "un Latino. Mais plus que plaire au pape, on veut (...) que tout le monde puisse chanter avec nous".
Soeur Maria Valentina n'est pas une nonne classique: elle préfère les baskets aux sandales par "commodité", joue du ukulélé et adolescente, elle était guitariste de rock. Atteinte de stéatose hépatique non alcoolique (Nash), maladie du foie diagnostiquée quand elle était enfant, elle aurait dû subir une greffe à sa majorité. Mais à ses 16 ans, les médecins découvrent qu'il n'y avait plus trace du mal. Elle a attribué sa guérison à Dieu.
La musique pour évangéliser
Un an plus tard, elle a pris le voile, sans abandonner sa passion pour la musique. "Mon rêve est d'être une bonne religieuse et de faire de la musique. Je voudrais enregistrer davantage et que les gens, plutôt que d'aimer ma voix, aiment Jésus", dit-elle. Soliste reconnue, elle a enregistré un disque, "Dime y dame" (Dis-moi et donne-moi) et fait partie de la Communauté des communicateurs eucharistiques du père céleste, de l'archevêché de Cali, née lorsque le pape Jean Paul II a appelé les artistes à évangéliser par leurs oeuvres.Sa congrégation compte une productrice de télévision et le groupe musical dont fait partie soeur Maria Valentina, qui a enregistré deux albums et jouera aussi pour le pape à Bogota. Dieu "veut se faire connaître par les médias et (...) il doit le faire par ce qui est tendance", estime la jeune religieuse.
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