Colombie : à Medellìn, des chanteurs victimes de la violence
La star locale de la pop Juanes et le gouverneur de la province d'Antioqua (nord-ouest), Sergio Fajardo, ont immédiatement condamné le meurtre d’Elider Varela.
A l'aube mardi, des inconnus ont ouvert le feu sur Varela alors qu'il marchait dans "la comuna (le quartier) 13", a expliqué son épouse Carol Lopez aux médias. Une dizaine d'organisations sociales et communautaires ont accusé du meurtre "les groupes armés" qui agissent dans ce quartier parmi les plus pauvres et violents de Medellìn.
El Duke, 31 ans, père de deux enfants, a été tué "par ceux qui ont peur de l'art et sous l'oeil indifférent de ceux supposés nous protéger", ont souligné dans un communiqué commun ces organisations, soutenues par la fondation de protection de l'enfance Mi Sangre (Mon sang), dirigée par Juanes.
Tué pour son engagement ou simple victime de la violence ?
D’autres estiment toutefois que le mobile du crime pourrait ne pas être lié aux activités artistiques ou sociales du rappeur : le commandant de la police métropolitaine de Medellìn, Yesid Vasquez, a expliqué à la presse que le chanteur était respecté par les groupes criminels et les trafiquants de drogue qui contrôlent une grande partie du quartier. Selon lui, le principal suspect est un homme qui a commis il y a un mois un vol au domicile du chanteur, et qui, après avoir été identifié, a commencé à menacer El Duke.
Le rappeur Jeihhco, autre artiste local, a déclaré que "cette attaque n'était pas concrètement (dirigée) contre notre collectif, mais se produisait dans le cadre de la violence dont souffre Medellìn. Ces dernières années, ils ont tué huit rappeurs mais aussi plus de 1.000 jeunes".
En fin de journée mardi, des centaines d'habitants de la "comuna 13" se sont rassemblés devant les portes de l'église El Salado où elles ont allumé des bougies en hommage au chanteur.
Medellìn a connu dans les années 1980 et 1990 une immense vague de violence liée aux activités du baron de la drogue Pablo Escobar, abattu par la police en 1993. Depuis, le taux d'homicides a sensiblement chuté, même s'il reste à des niveaux très élevés (49 pour 100.000 habitants en 2011) et la ville a été reconnue pour ses initiatives d'intégration citoyenne.
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