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Quel festival êtes-vous, Miguel Da Silva ?

Plutôt Mozart ou Pierre Boulez ? Smoking ou short espadrilles ? Petite chapelle romane ou gazon-moustiques ? Aix ou Salzbourg ? Pendant tout l'été, quelques-uns parmi les plus grands artistes classiques nous dévoilent leurs choix. Aujourd'hui : Miguel Da Silva, altiste, ancien membre fondateur du "Quatuor Ysaÿe".
Article rédigé par Lorenzo Ciavarini Azzi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (François Séchet)
Que cherchez-vous dans les festivals d'été ?
Les festivals d'été me charment, car ils sont une occasion de rencontrer un nouveau public, et ils m'amènent à jouer dans des sites inattendus, qui se transforment souvent en de merveilleux écrins sonores pour la musique : une abbaye, un jardin, une grange...

A quels festivals participez-vous cet été et comment les choisissez-vous ?
Mes choix se portent toujours vers les festivals qui me proposent de belles aventures musicales, sous réserve, bien sûr, de compatibilité de dates. Cet été j'ai, comme souvent, beaucoup voyagé et travaillé énormément ! Je terminerai la saison estivale au Festival de l'Orangerie de Sceaux, où je jouerai avec mes amis du quatuor Zaïde. D'ici là, je serai au Parc floral de Vincennes pour "Classique au Vert", un festival qui suscite toute mon admiration.
Pendant le Festival "Classique au Vert", au Parc Floral de Paris.
 (DR)
…votre admiration ?
Oui. D'abord, parce qu'il comble un grand vide musical durant l'été parisien : tout le monde ne part pas en vacances, et les touristes de passage méritent aussi de beaux concerts... Ensuite, parce que ce festival en plein air est ouvert à tous, grâce à une programmation accessible et néanmoins excellente et surtout grâce à la gratuité des concerts. Enfin et surtout, je suis très heureux de voir que les enfants y sont les bienvenus et que la pratique amateur y est à l'honneur. C'est peut-être le plus important, pour moi. Le public de demain se construit essentiellement grâce à la pratique amateur d'aujourd'hui. Nos institutions devraient beaucoup plus la soutenir, et l'encourager : chorales, orchestres amateurs... et, pourquoi pas, des concerts associant des professionnels aux amateurs ? Je m'inscrirais bien volontiers dans un tel projet !

Votre meilleur souvenir de festival ?
Restent toujours en mémoire les festivals qui me permettent de partager la scène avec de jeunes musiciens talentueux. J'aime beaucoup enseigner, transmettre, et pour moi, les concerts sont une occasion unique de partage et donc de transmission. De cet été je garde d'excellents souvenirs des concerts "partagés" avec de jeunes musiciens, à Banff, au Canada (au milieu des Grizzli), à Savonlinna en Finlande (dans la nuit australe), ou encore, en France cette fois, sous la voûte étoilée de Saint-Agrève avec le quatuor Capriccio.

Avec le public, le festival permet-il une relation particulière ?
L'ambiance d'un festival est bien souvent moins guindée que celle des concerts classiques. Surtout, pour le public, c'est parfois l'occasion d'une première rencontre avec la musique, d'un choc esthétique ou émotionnel et certains d'entre eux oseront peut-être par la suite pousser la porte des salles de concert.
Un avant-concert, à "Classique au Vert".
 (Jean-Baptiste Millot.)
Pour terminer, qu'est-ce qui peut éventuellement "coincer", dans un festival ?
Les festivals d'été voient souvent le jour grâce à l'aide de mélomanes bénévoles qui "jettent" littéralement "leurs tripes" dans l'organisation, et qui contribuent fortement à l'identité de la manifestation. Et s'il arrive parfois que tout ne se déroule pas comme prévu, notre métier et notre expérience de musiciens nous imposent de nous adapter. Tant mieux ! Parfois cela nous ouvre d'autres horizons...

Miguel Da Silva est en concert
- les 30 et 31 août au Parc Floral de Paris, dans le cadre du Festival "Classique au Vert" (qui se poursuit jusqu'au 14 septembre)
- le 6 septembre au Festival de l'Orangerie de Sceaux, Domaine départemental de Sceaux

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