Cet article date de plus de dix ans.
Quel festival êtes-vous, Alain Altinoglu ?
Plutôt Mozart ou Pierre Boulez ? Smoking ou short espadrilles ? Petite chapelle romane ou gazon-moustiques ? Aix ou Salzbourg ? Pendant tout l'été, quelques-uns parmi les plus grands artistes classiques nous dévoilent leurs choix. Aujourd'hui : Alain Altinoglu, chef d'orchestre.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Votre meilleur souvenir de festival ?
J'ai un attachement particulier au Festival de Radio-France de Montpellier qui m'a beaucoup marqué. René Koering (ancien directeur et créateur du festival, ndlr) m'a mis le pied à l'étrier et, avant d'y diriger, j'y ai assisté pour voir Nora (sa femme, la mezzo-soprano Nora Gubisch, ndlr) chanter "Ariadne auf Naxos" de Strauss. J'y vais tous les ans, les gens et l'esprit y sont formidables ! J'ai aussi un très beau souvenir du festival de l'Emperi, à Salon de Provence, l'année dernière. La manifestation est formidable, dirigée par des musiciens qu'on aime (dont le flûtiste Emmanuel Pahud), avec des artistes invités qu'on apprécie, dans un bel esprit. On était tous hébergés dans un gîte, une sorte d'école hôtelière, très sympa, quelque part sur une colline... Et un jour, il y eut un orage monumental, plus d'électricité, plus de téléphone, plus d'eau potable pendant 24 heures ! La cuisinière nous a réchauffé du poisson au bain marie et on a partagé tout ça avec de grands musiciens dans une ambiance hors du temps extrêmement agréable. Ca va avec l'atmosphère qui règne dans ce festival. Les artistes et le public ne sont là que pour la musique, sans pression, sans journalistes ! Où irez-vous cette année ?
A Montpellier ! J'y ferai notamment la 4e symphonie de Brahms avec l'Orchestre national de France.
Vous évoquiez un esprit particulier des festivals. Que s'y produit-il ? Y a-t-il par exemple une relation privilégiée au public ?
Oui, mais je dirais que c'est une relation qui s'inscrit dans un esprit plus global, que j'aime beaucoup, du festival d'été : il y a une dimension familiale non négligeable dans le rapport à la musique, et le public - qui est le plus souvent en vacances - est plus détendu et ne planifie pas son spectacle du soir comme en ville, après le bureau. Et du côté de l'organisation, il y a également un côté expérimental avec, par exemple, la participation dans certains festivals de nombreux techniciens bénévoles.
Qu'est-ce qui "coince" dans un festival ?
Personnellement, j'aime quand ça "coince", j'évoquais l'hôtel à Salon de Provence... Parfois ça peut être plus douloureux ! J'ai le souvenir du festival de La Roque d'Athéron, un jour où Nora y chantait. C'était épique ! On distribuait au public à l'entrée, des bombes anti-moustiques parce qu'on se faisait piquer par des mastodontes ! Nora devait ouvrir l'œil pendant qu'elle chantait pour ne pas avoir à crier ! Mais ça fait partie du jeu. Ce n'est évidemment pas au Théâtre des Champs Elysées que ça arrivera !
Alain Altinoglu, au Festival de Radio-France et Montpellier, le 16 juillet avec l'Orchestre national de France et le 21 juillet à Aix-en-Provence
J'ai un attachement particulier au Festival de Radio-France de Montpellier qui m'a beaucoup marqué. René Koering (ancien directeur et créateur du festival, ndlr) m'a mis le pied à l'étrier et, avant d'y diriger, j'y ai assisté pour voir Nora (sa femme, la mezzo-soprano Nora Gubisch, ndlr) chanter "Ariadne auf Naxos" de Strauss. J'y vais tous les ans, les gens et l'esprit y sont formidables ! J'ai aussi un très beau souvenir du festival de l'Emperi, à Salon de Provence, l'année dernière. La manifestation est formidable, dirigée par des musiciens qu'on aime (dont le flûtiste Emmanuel Pahud), avec des artistes invités qu'on apprécie, dans un bel esprit. On était tous hébergés dans un gîte, une sorte d'école hôtelière, très sympa, quelque part sur une colline... Et un jour, il y eut un orage monumental, plus d'électricité, plus de téléphone, plus d'eau potable pendant 24 heures ! La cuisinière nous a réchauffé du poisson au bain marie et on a partagé tout ça avec de grands musiciens dans une ambiance hors du temps extrêmement agréable. Ca va avec l'atmosphère qui règne dans ce festival. Les artistes et le public ne sont là que pour la musique, sans pression, sans journalistes ! Où irez-vous cette année ?
A Montpellier ! J'y ferai notamment la 4e symphonie de Brahms avec l'Orchestre national de France.
Vous évoquiez un esprit particulier des festivals. Que s'y produit-il ? Y a-t-il par exemple une relation privilégiée au public ?
Oui, mais je dirais que c'est une relation qui s'inscrit dans un esprit plus global, que j'aime beaucoup, du festival d'été : il y a une dimension familiale non négligeable dans le rapport à la musique, et le public - qui est le plus souvent en vacances - est plus détendu et ne planifie pas son spectacle du soir comme en ville, après le bureau. Et du côté de l'organisation, il y a également un côté expérimental avec, par exemple, la participation dans certains festivals de nombreux techniciens bénévoles.
Qu'est-ce qui "coince" dans un festival ?
Personnellement, j'aime quand ça "coince", j'évoquais l'hôtel à Salon de Provence... Parfois ça peut être plus douloureux ! J'ai le souvenir du festival de La Roque d'Athéron, un jour où Nora y chantait. C'était épique ! On distribuait au public à l'entrée, des bombes anti-moustiques parce qu'on se faisait piquer par des mastodontes ! Nora devait ouvrir l'œil pendant qu'elle chantait pour ne pas avoir à crier ! Mais ça fait partie du jeu. Ce n'est évidemment pas au Théâtre des Champs Elysées que ça arrivera !
Alain Altinoglu, au Festival de Radio-France et Montpellier, le 16 juillet avec l'Orchestre national de France et le 21 juillet à Aix-en-Provence
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.