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Philharmonie : premiers concerts après les attentats,"la vie continue"
"La vie continue" : la phrase revient comme un leitmotiv dans les conversations des spectateurs venus lundi soir au concert à la Philharmonie de Paris, première grande salle de spectacles à rouvrir ses portes après les attentats de vendredi.
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Conditions de sécurité renforcées
Plusieurs milliers de personnes assistaient lundi soir à deux concerts, l'un organisé au profit d'Emmaüs dans la plus grande salle classique de Paris (2.400 places), la Philharmonie 1, et l'autre de l'ensemble Pygmalion dans la salle plus petite (900 places) de la Philharmonie 2, ou ancienne Cité de la Musique.A 20 heures, le flux de visiteurs s'écoulait sans file d'attente particulière aux entrées devant les tables où les vigiles équipés de détecteurs procédaient à la fouille des sacs. Les conditions de sécurité de l'établissement public ont été renforcées : fouille plus soigneuse des sacs, effectifs de sécurité bien visibles à l'entrée des bâtiments situés dans le parc de La Villette, Porte de Pantin. Mais pas de policiers ni de militaires aux abords des salles ou dans le métro.
"Je pensais qu'il y aurait plus de sécurité", s'étonne Yves Driencourt, 65 ans, venu d'Avignon pour deux concerts, lundi et mercredi. "Je trouve la sécurité normale, et justifiée", estime pour sa part Sophie Lambert, Parisienne de 45 ans déterminée à "ne pas changer (son) mode de vie". "Ce serait le pire", s'exclame son mari, Hervé. "Il faut sortir, sinon on cède à la menace".
"Ne pas se laisser impressionner par les attentats"
"Ça fait du bien de sortir et de parler avec ses amis", s'exclame, un grand sourire aux lèvres, Gaétane Lefèvre, 23 ans. L'étudiante a retrouvé toute une bande d'amis à l'entrée de l'impressionnant bâtiment de la Philharmonie 1, inauguré en janvier dernier. Pour tous ces jeunes, c'est "la première fois à la Philharmonie" et ils ne boudent pas leur plaisir. Ils ont acheté à 10 euros leurs places à ce concert caritatif, parrainé par SFR.De nombreux salariés de la société de téléphonie sont invités au concert, comme Armand Sassou, 45 ans. "Il ne faut surtout pas se laisser impressionner par les attentats", souligne-t-il. "j'avais invité deux amis qui ont annulé ce matin. Moi je pense que c'est indispensable d'être là. Je ne veux pas changer ma façon de vivre, je sais que c'est l'objectif recherché et je ne veux surtout pas me prêter à ça". Bryndis Eriksdottir, 49 ans, avoue avoir "hésité à venir". "Et puis je me suis dit: il ne faut pas ! il faut continuer à vivre, ne pas céder à la menace".
Cette salariée dans le tourisme habite dans le 11e arrondissement et juge "déjà assez bizarre comme ça de vivre dans le quartier où ça c'est passé. Tout le monde connaît des victimes, je suis aussi là pour eux", dit-elle, émue. Clément, 34 ans, salarié de SFR, est venu avec sa maman. Il "ne s'est même pas posé la question de ne pas venir". "Aujourd'hui, demain, dans un jour ou dans un mois, il faudra de toutes façons sortir de chez soi !" s'exclame-t-il.
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