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"Manifeste" le festival de l'Ircam rend hommage à la "musique pauvre"

"Manifeste" ? C'est le festival de l'Ircam, laboratoire célèbre où naissent les sons de la musique contemporaine. Vitrine de ce haut lieu de recherche et de création, du 2 juin au 2 juillet, Manifeste met à l'honneur cette année la musique "pauvre", en contrepoint de la grande exposition d'Arte Povera organisée à Beaubourg. Et fait le pont entre musique contemporaine et les arts visuels.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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"Delusion of the fury", l’opéra de Harry Partch, mise en scène de Heiner Goebbels
 (Wonge Bergmann für Ruhrtriennale 2012-14)

Organisé depuis cinq ans, le Festival Manifeste croise pour la première fois les arts visuels, dans une interdisciplinarité que prônait le fondateur de l'Ircam Pierre Boulez, à qui est dédiée l'exposition. Le thème de cette année : "l'Arte Povera". Celui-ci est un courant artistique et anticonsumériste né à la fin des années 60 avec l'objectif de se débarrasser des oripeaux des "beaux arts", en utilisant des matériaux "pauvres" notamment. Limité aux arts visuels et plastiques, "l'Arte Povera" n'a pas officiellement d'équivalent en musique. 

Une "arte povera" musicale

Mais des compositeurs à la recherche d'une nature ré-enchantée ou inventeurs géniaux d'instruments, peuvent être rapprochés du mouvement Arte Povera, c'est en tout cas le pari des organisateurs du festival Manifeste de l'Ircam. Comme l'Américain Harry Patch, inventeur d'une lutherie inouïe ou Thierry de Mey qui met en scène "la beauté du geste", selon le directeur de l'Ircam Frank Madlener.
"Simplexity", de Thierry de Mey. 
 (Thierry de Mey)

Le festival s'ouvre par une création, "Simplexity, la beauté du geste" de Thierry de Mey, compositeur, réalisateur de films de danse et créateur d'installations chorégraphiques multimédia. L'oeuvre donnée dans la grande salle du centre Pompidou les 2 et 3 juin fusionne la musique et la danse. Jusqu'au 2 juillet, le programme de Manifeste offre une trentaine de propositions artistiques qui se déploient dans 8 lieux parisiens (concerts, spectacles, danse, installation, sorties d'atelier, colloques...). Parmi ces moments, citons notamment le concert du 8 juin associant notamment deux créations de Beat Furrer et une de Salvatore Sciarrino, celui du 16 juin, où l'ensemble instrumental Linea interprète des créations de Philippe Manoury, Revbecca Saunders et d'Emanuele Palumbo, et enfin l'opéra "Delusion of  the Fury" de l'inventeur d'instruments de musique Harry Partch (1931-1974), qui met en scène acteurs, choeurs, danseurs et un grand ensemble instrumental (c'est le 18 juin à la Grande Halle de La Villette).

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