Les "Proms", un des plus grands festivals de musique classique, fête ses 120 ans
Un des grands charme des "Proms" tient dans la tradition de faire la queue le jour même d'un concert pour acquérir l'une des 1350 places debout mises en vente pour seulement 5 livres (7 euros).
Les "Prommers" ont ensuite la chance de prendre place devant l'orchestre. Ce qui réjouit l'acteur du "Seigneur des anneaux" Ian McKellen, venu écouter le "Peter Grimes" de Benjamin Britten. "Cinq livres comparées aux 60 livres déboursées pour aller là où s'assoit la reine, c'est un renversement total des normes", dit-il à l'AFP, en pointant en direction des loges au fond de la salle, qui peut accueillir 5500 personnes.
"Variété et qualité"
Dans l'attente de leur sésame, la foule des vétérans et novices des "Proms" est rangée très sagement dans la queue devant le Royal Albert Hall, bâtiment en briques rouges surmonté d'un dôme. "Les Proms, je connais depuis que je suis enfant, à travers la télévision. Je suis très heureuse d'être ici", dit Leanne Schmidt, originaire du Yorkshire (nord de l'Angleterre). Daniela Cechova, une psychologue de Bratislava, a amené sa fille de 15 ans. "Je voulais qu'elle vive la même expérience que j'ai moi-même vécue à l'âge de 15 ans. Je suis venue trois fois en cinq jours. C'était époustouflant. La musique et le bâtiment sont fantastiques", raconte-t-elle.Christian Holt, un Londonien, est lui déjà venu une vingtaine de fois, attiré par "la variété et la qualité" des concerts ainsi que les tarifs avantageux même si l'acoustique laisse un peu à désirer à son goût. "J'ai déjà entendu mieux. C'est la seule chose que je n'aime pas trop." Laïk Lashermes, 30 ans, une Française qui vit à Londres, considère que "c'est la seule fois où tu as un rapport à la musique classique qui est direct. (...) C'est l'ambiance d'un festival au milieu de la musique classique".
Diffusion à la télévision et à la radio
Certains adeptes des "Proms" y vont directement après le bureau, leur attaché-case à la main, d'autres revêtent leurs habits de soirée quand d'autres encore sont en tee-shirt et casquette de base-ball. Cette saison, les "Proms", diffusés tous les jours sur BBC Radio 3, sont aussi de retour sur le service radio de BBC World après cinq ans d'absence, pour six émissions spéciales mêlant performances musicales et reportages. Le festival doit se terminer avec la traditionnelle soirée de clôture baptisée "Last night of the Proms", le 12 septembre. Une soirée de communion pour des millions de Britanniques scotchés devant leur écran, mêlant morceaux classiques populaires et hymnes patriotiques, repris par une foule agitant l'Union Jack.Le soir du 120e anniversaire du premier concert jamais joué aux "Proms", la célèbre violoniste britannique Nicola Benedetti a interprété le "Concerto pour violon en ré majeur opus 35" d'Erich Wolfgang Korngold. Cris d'allégresse et battements de pieds ont salué sa performance. Ce qui fait dire à la musicienne que les "Proms" sont "la meilleure des expériences". "Cela ne ressemble à rien d'autre en terme d'émotion renvoyée par la foule", dit-elle à l'AFP.
Pour la Suédoise Eva Malmbolm, altiste dans l'orchestre symphonique de Bournemouth, y jouer fait "un peu l'effet d'une cocotte minute". "Il faut donner le meilleur de soi-même quand on est face à 5000 personnes qui vous dévisagent, explique-t-elle. C'est électrisant, l'atmosphère est extraordinaire et l'endroit vraiment excitant".
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