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Le "Berliner Philharmoniker" reste sans chef, nouveau vote "dans l'année"

Malgré 11 heures de débats entourés de mystère, les musiciens de l'Orchestre philharmonique de Berlin se sont séparés lundi 11 mai au soir sans avoir élu leur chef, repoussant ce scrutin aux airs d'élection pontificale à un nouveau vote "dans l'année".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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La Philharmonie de Berlin. 
 (PIXATHLON/SIPA)

"Je dois malheureusement vous dire que nous ne sommes parvenus à aucun résultat", a déclaré Peter Riegelbauer, l'un des deux délégués du célèbre ensemble, aux journalistes piaffant devant l'église où se sont tenus les débats. Un nouveau vote aura lieu "dans l'année", a-t-il annoncé sans plus de précisions. Peter Riegelbauer a assuré que l'atmosphère avait été "amicale et collégiale", mais sans cacher qu'il y avait des "positions fondamentalement différentes" entre les 124 musiciens.

Un savant suspense digne d'un conclave

Il s'agit de succéder au Britannique Sir Simon Rattle, 60 ans, qui occupe depuis 2002 le poste envié de "directeur artistique", son titre officiel. L'homme à la blanche et léonine tignasse rend en effet sa baguette en 2018.
Le "Berliner Philharmoniker" avec son directeur Simon Rattle, ici en 2006.
 (STUART RAMSON/AP/SIPA/AP/SIPA)

Les musiciens du Philharmonique de Berlin, seul orchestre au monde à choisir son chef, se sont enfermés à partir de 10 heures dans un lieu alors tenu secret, téléphones portables confisqués, avec urnes, bulletins de vote, et un juriste pour vérifier la régularité du scrutin. Entretenant un savant suspense, la prestigieuse institution a conféré à ce  scrutin déjà insolite des airs de jeu de piste : c'est dans un e-mail envoyé en fin de matinée qu'elle a révélé le lieu du conclave, une église dans un quartier verdoyant et excentré de la capitale allemande qui a déjà servi de studio d'enregistrement aux "Berlinois".

Rendez-vous était fixé à 14heures pour la presse, sur le parking de cette église, pour la proclamation du résultat. "Préparez-vous éventuellement à une longue attente", avait averti le service de presse. Elle aura duré huit heures.

Quelle génération à la baguette ?

En théorie, "tout chef d'orchestre vivant" peut être considéré comme candidat, avaient récemment expliqué les deux délégués de l'orchestre, Peter Riegelbauer et Ulrich Knoerzer. Mais dans la pratique, seule une poignée de chefs peut prétendre occuper l'un des pupitres les plus convoités de la planète musicale.
 
Jusqu'à récemment, les observateurs prédisaient un duel entre l'Israélo-Argentin Daniel Barenboim, 72 ans, défenseur de la musique comme outil social et politique, en poste au Staatsoper de Berlin, et Christian Thielemann, 56 ans, Allemand réputé mauvais caractère qui dirige l'opéra de Dresde (est). Ces deux géants ont déjà été en lice pour ce pupitre dans le passé mais  cette fois, Thielemann faisait figure de favori aux yeux des parieurs, tandis  que Barenboim a assuré qu'il n'était pas candidat. Ce qui ne veut pas dire grand chose, puisque personne n'est candidat déclaré.

Les musiciens pourraient aussi être tentés de se choisir un jeune chef, comme le Vénézuélien Gustavo Dudamel, 34 ans ou le Letton Andris Nelsons, 37 ans, qui a été pressenti dans l'après-midi du 11 mai. Mais aucune "majorité claire" ne s'est dessinée sur un nom.

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