Festival Berlioz 2015 : le Théâtre antique de Vienne habité par le "Te Deum"
"C'était LE projet du festival. On a pris Berlioz au mot. Et on a monté cette pièce comme il l'aurait voulu", avec toute sa démesure : un orchestre symphonique, deux choeurs d'oratorio et six cents enfants de la région, souligne l'organisateur Bruno Messina. Sur cette scène, qui accueille régulièrement les stars du rock et du jazz, "c'est Berlioz superstar", relève Bruno Messina, en soulignant qu'avec 6.000 spectateurs le festival avait fait mieux que le dernier concert de Santana.
Revanche posthume pour Berlioz
C'est une revanche posthume pour Hector Berlioz, qui fut plus souvent raillé qu'encensé, du moins en France, de son vivant. Et dont nombre d'oeuvres furent des fours au moment de leur présentation. "Pour sa damnation de Faust, si importante aujourd'hui, la salle était aux trois-quarts vide", a rappelé l'organisateur. "Il est mort en 1869 et il disait que 130 ans après sa mort, on commencerait à apprécier sa musique. On y est", a relevé Bruno Messina.La soirée, commencée à 18 heures avec trois orchestres de jeunes de l'Isère et terminée tard dans la nuit avec des variations jazz autour de l'oeuvre de Berlioz, était centrée sur "un gala impérial" dont la pièce de choix était le Te Deum composé pour le sacre de Napoléon III. Un Te Deum, a souligné le maître de cérémonie Frédéric Lodéon, joué sur instruments d'époque et où le sens du détail a été poussé au point d'en restituer les paroles avec la prononciation du latin de l'époque !
La fascination pour Napoléon comme fil conducteur
Le Festival Berlioz continue jusqu'au 30 août, avec une série de concerts organisés pour l'essentiel dans la ville natale du compositeur, à la Côte-Saint-André (Isère). Tous ces spectacles ont cette année pour fil conducteur la fascination qu'avait Berlioz pour Napoléon 1er, dont on célébrait cette année le deux centième anniversaire du retour de l'île d'Elbe à travers l'Isère. Mais aussi ses tentatives, souvent vaines, pour s'attirer les faveurs de son neveu Napoléon III.Pour son Te Deum, Berlioz avait ainsi repris les bribes d'une symphonie inachevée consacrée à Napoléon. Avec l'espoir déçu de le faire jouer pour le sacre de Napoléon III, puis pour son mariage. L'oeuvre avait finalement été donnée en 1855 à l'église Saint-Eustache, à Paris, à l'occasion de l'Exposition universelle.
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