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Cinq choses à savoir sur le dab, cette danse qui a détrôné le twerk

Apparu sur la scène hip-hop américaine, ce pas de danse fait fureur actuellement. Il compte parmi ses adeptes Rihanna, Paul Pogba et même Hillary Clinton.

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5 min
Snoop Dogg s'essaie au dab devant un joueur de l'équipe de football américain des Carolina Panthers le 4 février 2016 à San Jose en Californie (Etats-Unis). (MARCIO JOSE SANCHEZ / AP / SIPA)

Vous twerkiez ? J'en suis fort aise. Eh bien, dabbez maintenant ! Dabber, c'est danser le dab, cette nouvelle mode qui a ringardisé le twerk et même la nae nae dance en un rien de temps, se répandant comme une traînée de poudre sur internet. 

Francetv info vous dit tout ce qu'il faut savoir sur la dab dance pour s'y essayer (et briller en société), avant le 50e Super Bowl, qui se déroule dans la nuit de dimanche 7 à lundi 8 février, où le dabbing pourrait faire une apparition remarquée.

Un pas de danse simplissime

Tel Monsieur Jourdain, qui faisait de la prose sans le savoir, vous dabbez peut-être sans vous en rendre compte. Car le dab est un pas de danse on ne peut plus simple. Laissez tomber votre tête sur le côté tout en lançant vos bras du côté opposé, et fléchissez légèrement les jambes en vous élançant avec souplesse. Votre visage doit disparaître au creux de votre bras plié presque à angle droit. Voilà, vous avez dabbé.

Il existe bien sûr quelques variations. Vous pouvez enchaîner les dabs du même côté ou les alterner, un coup à gauche, un coup à droite. Vous pouvez aussi mimer Usain Bolt et son fameux éclair de triomphe, en pointant les index vers le ciel.

Un célèbre animateur américain de radio et de télé a eu sur Twitter une formule imagée qui résume bien cette technique : "Si vous vous mouchez au creux de votre bras, vous dabbez." Facile, non ?

Un nom en référence à la consommation de drogue

Avant de désigner une danse, "dab" est un mot d'argot qui fait référence à une manière de consommer de la drogue. "Dabbing", cela signifie fumer les vapeurs d'huile de cannabis, après avoir transformé la résine en un liquide ressemblant à du miel à l'aide de butane. De quoi planer très vite et très haut. Et ne plus tout à fait marcher droit. La dab dance fait allusion à cet état.

La paternité de cette danse revient aux rappeurs d'Atlanta, en Géorgie, une ville du sud-est des Etats-Unis. Mais difficile de savoir qui le premier a exécuté un pas de dabbing, comme le raconte The Daily Dot. Pour beaucoup, les pionniers seraient le trio de Migos, à l'automne 2015. Ils ont été les premiers à glisser "dab" dans le titre d'une de leurs chansons.

En y regardant de plus près, il semble bien que le rappeur Skippa Da Flippa a dabbé dès l'été 2014, soit un an plus tôt. Sur Twitter, le rappeur Rich The Kid attribue, lui, la première dab dance à un autre artiste de la bande, Jose Guapo, il y a plus de trois ans. 

Une danse reprise par les stars du rap et du R'n'B

La consécration de la dab dance, jusque-là plutôt confidentielle, est venue de sa récupération par les stars de la scène rap et R'n'B américaine.

Le rappeur Kendrick Lamar a ainsi déboulé au beau milieu d'une fête de mariage à Columbus (Ohio) et s'est mis à dabber devant des convives médusés ou agacés. Jusqu'à ce qu'ils découvrent l'identité de leur prestigieux invité-surprise.

Quant à Rihanna, elle est surprise par sa meilleure amie en flagrant délit de dabbing devant son fourneau, alors qu'elle était en train de cuisiner pour Thanksgiving.

Happy Thanksgiving @badgalriri

Une vidéo publiée par @mdollas11 le

Jay Z, lui, a mis ses fans en émoi lorsqu'il a esquissé un dab timide - les experts diront raté - en octobre, lors de son Tidal X 10/20, le concert de charité que le rappeur - et homme d'affaires - a organisé au Barclays Center de Brooklyn, pour le lancement de sa plateforme de musique en ligne.

Une danse transformée en geste de victoire par les sportifs

Les sportifs ont donné un tout autre sens au dabbing. C'est un joueur de football américain - originaire d'Atlanta évidemment - qui le premier a eu l'idée d'exécuter un dab pour fêter son touchdown devant les caméras, raconte Sports Illustrated. Cam Newton, le quaterback des Carolina Panthers, une équipe de la NFL de Charlotte, en Caroline du Nord, s'est vu décerner le titre de "Dab Daddy", "père du dab", par Migos lui-même. L'icône américaine du basket, LeBron James, a, lui, emmené le dab des stades de foot aux parquets de la NBA.

Il n'en fallait pas plus pour que le dab traverse l'Atlantique et débarque sur les pelouses des championnats de football. Jesse Lingard danse le dab à Manchester United, Romelu Lukaku à Everton. La Ligue 1, elle aussi, a ses adeptes, en particulier au PSG, où les joueurs ont été surpris en train de danser le dab à l'entraînement. Mais le meilleur ambassadeur du dab en Europe est sans doute Paul Pogba, qui semble avoir décidé de célébrer tous ses buts pour la Juventus Turin en dabbant, juge The Telegraph (en anglais).

Un phénomène viral... déjà sur la fin ? 

Etonnés par ce nouveau geste qui prolifère sur les terrains de sports, les commentateurs sportifs se sont mis à imiter les joueurs avec maladresse. Quitte à en écorcher le nom, en l'appelant "bapping", relève Complex. Ils ont eux-mêmes été singés, sans grand, talent par leurs collègues, les présentateurs télé, qui se sont retrouvés à leur tour accusés de tuer le dab par les amateurs

Le dab est tellement simple qu'on peut le danser dès le plus jeune âge. Et même costumé en personnage du dessin animé Bob l'éponge. Bref, tout le monde s'y met, avec plus ou moins de bonheur. Le dab est devenu viral.

Il n'en fallait pas plus pour que les politiques s'en mêlent. A commencer par Hillary Clinton, jamais en retard en la matière. Début janvier, la candidate à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine s'est prêtée au jeu de la dab dance sur le plateau de la papesse du petit écran américain, Ellen DeGeneres, là où elle avait déjà dansé la nae nae dance, lors de son précédent passage.

Le dab est pour Hillary Clinton un instrument politique utile pour draguer l'électorat afro-américain et se rapprocher des jeunes, qui lui préfèrent son rival Bernie Sanders. "Le dab est connu au sein de la culture hip-hop. Hillary Clinton pourrait être en train de tenter de s'aligner sur cette population, ce qui pourrait déboucher sur plus de votes en sa ferveur au moment des élections", analyse dans The Washington Post Margarita Chughtai, directrice de Culture Shock, une ONG qui se sert du hip-hop comme outil de médiation auprès de la jeunesse. 

Mais il faut qu'elle se dépêche. "Le dab sera fini en un rien de temps et la prochaine tendance va émerger, avertit la chorégraphe Fatima Robinson dans le même journal. Je suis sûre qu'elle est déjà en train de frémir quelque part en ce moment même."

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