Christine & the Queens, Izïa et The Do enflamment Bourges en clôture
Lieu de découvertes, le festival né en 1977 est aussi un lieu de "consécration", avait rappelé samedi Juliette Gréco au lendemain d'un concert éprouvant mais intense. Christine & the Queens en est une belle illustration : distinguée dans les catégories découvertes en 2012, l'énergique Nantaise aux costumes masculins avait fait sensation l'an dernier avant même la sortie de son premier album. Auréolée depuis de deux Victoires de la musique, elle a conclu cette année par un show énergique la dernière soirée du festival.
"Christine, comme Izïa ou le duo The Do (programmés également en clôture), ce sont un peu des enfants du Printemps", s'est réjoui Daniel Colling, pour qui cette édition était la dernière en tant que patron du Printemps.
Une fréquentation stable
Malgré l'absence de tête d'affiche populaire du calibre de Stromae comme l'an dernier, le responsable s'est félicité d'une fréquentation quasiment stable: 54.900 entrées payantes et 230.000 au total en incluant invitations et scènes gratuites, pour 55.400 spectateurs payants et 240.000 au total en 2014.Daniel Colling, 68 ans, doit passer la main d'ici le 1er septembre. Mais il restera aux côtés du nouveau directeur pour organiser en douceur la transition et préparer les festivités prévues pour la 40e édition l'an prochain.
Cofondateur du Printemps, il en fut longtemps le propriétaire. Il a cédé ses parts fin 2013 à la société C2G, composée du groupe Télégramme et de Morgane Production, déjà aux commandes des Francofolies de La Rochelle.
Bouger tous les ans pour suivre le public
Des choses vont donc changer mais pas le lieu : ses promoteurs ont confirmé que le festival resterait à Bourges. Si des "économies d'échelle" sont par ailleurs envisagées avec les "Francos", les programmations resteront indépendantes entre les deux festivals, assurait-on cette semaine du côté des organisateurs."Quarante ans bientôt, c'est une histoire assez étonnante, le plus difficile avec les musiques actuelles, c'est de réussir à bouger tous les ans pour suivre le public", selon Daniel Colling, qui rappelle qu'une grande majorité des spectateurs de cette année "n'étaient pas nés à la création !"
Ainsi, rap et électro sont désormais bien installés dans ce festival pour tous les âges. La soirée Soprano et Black M de mardi sous le grand chapiteau (6.700 places) a été l'une des premières à afficher complet cette année. Mercredi, la soirée plus "hardcore", avec Kaaris, Joke, Alonzo et Gradur affichait également complet, dans une salle plus modeste (2.400 places).
Découvertes : Radio Elvis et Last Train récompensés
Mais la chanson et le rock, au coeur de l'identité du Printemps, ont aussi été au rendez-vous. Parmi les moments applaudis de cette 39e édition: l'énergie du groupe pop-rock libanais Mashrou'Leila, les brillants automates de l'inventif Stéphane Eicher, les mélodies chaloupées d'Arthur H, les envolées lyriques de Yael Naim et Asaf Avidan, l'hommage rendu à Nina Simone par Camille et d'autres ou le concert du fantasque québécois Pierre Lapointe dans le cadre intimiste du Palais Jacques Coeur.Le Printemps a par ailleurs distingué, dans sa catégorie découvertes (les Inouïs), les jeunes groupes français Radio Elvis et Last Train.
Avant Christine, la soirée de clôture a été lancée sous haute tension par une Izïa survoltée pour défendre un troisième album désormais en français, puis les tubes dansants du duo the Do, récompensé aux dernières Victoires de la musique dans la catégorie rock.
Une soirée de clôture à laquelle a assisté Fleur Pellerin, la ministre de la Culture qui s'est offert un crochet par les loges pour saluer Christine et les autres "reines" de la soirée.
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