Yannick Noah joue pour les détenu(e)s de Fresnes
L'événement était notamment destiné à mettre en lumière la rénovation d'un plateau sportif au sein de l'établissement, dont le coût de 600.000 euros a été intégralement pris en charge par des fonds privés, grâce à l'entremise de l'association de Pierre Botton.
Avant de rejoindre l'ancienne chapelle qui sert aujourd'hui de salle de spectacle, Yannick Noah s'est rendu sur ce plateau pour signer la fresque qui le représentait, réalisée pour partie par des détenus. Il a ensuite enchaîné douze titres face à un public poliment enthousiaste au départ, puis réellement fervent sur la fin.
Outre des morceaux de son nouvel album, sorti ce lundi, avec, en point d'orgue l'emblématique "Ma colère", l'artiste a emprunté à Bob Marley deux de ses succès, qui ont mis le feu à la salle.
"C'est un bon remède. On va bien dormir ce soir", a réagi un détenu après le concert, louant le "savoir-faire de Yannick", qui ne s'est pas ménagé, terminant son spectacle trempé de sueur.
Le charisme et la spontanéité de l'ancien tennisman ont, en effet, suscité l'adhésion générale et une ovation debout pour finir. "C'est surtout le personnage qu'on estime", a commenté un autre détenu, moins emballé par la musique mais néanmoins ravi de son après-midi.
"C'est très compliqué à organiser", a expliqué le directeur de l'établissement, Stéphane Scotto, au sujet de ce concert, alors que la petite troupe se transportait à la maison d'arrêt pour femmes.
Faute de salle, Yannick Noah a joué dans l'allée centrale de la prison, devant une quarantaine de détenues chauffées à blanc. "C'est le meilleur public", a-t-il glissé, visiblement ému par l'accueil et les conditions de cette session impromptue, sans micro et totalement acoustique.
"Des concerts, on en a un ou deux par mois, mais des artistes de cette envergure, pas sur une base régulière", a dit M. Scotto, qui a également salué la mise en place du plateau sportif, réalisé en 6 semaines et qui sera livré le 26 juin.
"C'est beaucoup d'émotion, des moments très forts", a dit Yannick Noah à sa sortie de l'établissement. Le chanteur a espéré que cela "donne un petit peu de force" à des détenus qui vivent dans "des conditions dramatiques", marquées notamment par la surpopulation.
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