Printemps de Bourges : Barbara, ce sont les hommes qui la chantent le mieux
Il est courant et non usurpé d'entendre les interprètes, même les plus chevronnés, évoquer la grande difficulté de reprendre Barbara. Malgré le beau et conséquent travail en amont du pianiste Alexandre Tharaud, à l'origine du projet, le défi était donc de taille pour Dominique A, Vincent Delerm, Tim Dup le cadet de l'équipe âgé de 22 ans, Albin de la Simone, le comédien Vincent Dedienne, O (Olivier Marguerit) et Pierre Guénard.
C'est d'ailleurs ce dernier, chanteur du groupe Radio Elvis, qui a commencé le premier à "gravir la montagne", selon l'expression utilisée par Dominique A. Avec sa voix d'une puissance étonnante, il a particulièrement bien tenu "La maison". Les limites d'un tel exercice se trouvent nécessairement dans l'inégalité des performances vocales de chacun.
Dominique A, formidable de précision et de vibrato
Aussi, le jeune Tim Dup, chouchou de cette 41e édition depuis qu'il l'a ouverte avec aplomb et aisance mardi, en préambule du concert de Renaud, a légitimement peiné sur "Du bout des lèvres". Mais le public était volontiers bienveillant. Tous étaient déjà ravis de réécouter son répertoire, certains étaient même présents pour voir et entendre la "Dame en Noir", lors de son passage à Bourges en 1986.Et Tim a hissé son niveau sur Perlimpinpin, avant de démontrer l'étendue de ses possibilités sur "Pierre", dans le sillage de Dominique A, formidable de précision et de vibrato, au moment de chanter "Cet enfant-là" ou "Dis, quand reviendras-tu ?". L'auteur-interprète du "Courage des oiseaux", qu'aurait certainement apprécié à sa juste valeur Barbara, a trouvé le point d'équilibre idéal à chaque passage. Et soudain il se passait des choses dans la salle.
Standing ovation
Comme cela se murmurait dans les travées du festival depuis la veille, une belle surprise attendait les spectateurs, puisque Julien Clerc est venu chanter "Ma plus belle histoire d'amour", raflant lui aussi les suffrages, avant que tous les hommes entonnent un beau "Gottingen".La "standing ovation" qui a suivi a finalement invité les artistes à revenir un dernière fois autour du piano d'Alexandre Tharaud, pour murmurer "une petite cantate", probablement observés par le fantôme de Barbara. "On voulait être un groupe d'amis qui se retrouvent autour d'un piano. Cette soirée est un hommage à Barbara mais elle parle aussi du piano. Ce piano qu'elle n'a jamais quitté", avait espéré Tharaud. Il a été exaucé.
"Il est important d'avoir des moments de rassemblement autour des artistes"
La ministre de la Culture Audrey Azoulay, présente pour l'occasion au Palais d'Auron, a déclaré qu'il "est important d'avoir des moments de rassemblement autour des artistes, de voir ceux d'aujourd'hui se rassembler autour de Barbara, avec une langue authentique qui touche et rassemble. Ca fait partie des choses rassurantes qu'on observe à Bourges".Elle est allé ensuite voir sur la grande scène du W les concerts de Vianney et Jain, deux jeunes représentants de la relève française qui ont connu une fulgurante ascension ces deux dernières années, récoltant au passage des récompenses aux Victoires de la musique. Plébiscités depuis deux ans par le public, Vianney, qui défend son deuxième album éponyme sorti à l'automne, est venu poser ses mélodies délicates. Jain devant se charger de faire danser les gens avec ses tubes aux rythmes électro-world.
Printemps de Bourges, jusqu'au 23 avril
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