Musique dans les médias : un rapport inquiète les radios musicales
"Ce rapport, ainsi que les orientations qui y figurent, ne sont pas à la hauteur des enjeux auxquels les radios privées doivent faire face vis-à-vis d'une concurrence d'acteurs internationaux, puissants mais surtout dérégulés", ont souligné dans un communiqué ces radios qui sont nées et se sont développées sur la bande FM, indiquant notamment qu'elles s'opposaient de manière "ferme" à des propositions visant à "mettre en place des seuils maximaux de diffusion de titres francophones".
Un système de "malus" contre le matraquage d'un petit nombre de titres
Le rapport sur "L'exposition de la musique dans les médias", rédigé par Jean-Marc Bordes et remis lundi au ministère de la Culture, préconise notamment la mise en place d'un système de "malus" pour empêcher la diffusion en boucle d'un petit nombre de titres francophones -les plus grands succès d'écoute- sur les radios musicales.
L'aide au développement est "inenvisageable"
Le rapport propose également de soutenir les auteurs et paroliers en langue française par une aide au développement et à l'écriture, financée par une contribution des radios musicales, une mesure "inenvisageable" selon celles-ci. "Rappelons que les radios contribuent déjà de manière importante au dispositif d'aide à la création", soulignent-elles.
Le rapport a été bien accueilli par les éditeurs et auteurs
Le Snep, comme la Société des auteurs compositeurs, la Sacem, applaudit aussi la proposition d'une émission musicale hebdomadaire à une heure de grande écoute sur France Télévisions. Le syndicat regrette toutefois "que la possibilité d'assimiler les oeuvres musicales et de variétés aux oeuvres audiovisuelles ou patrimoniales ait été écartée". Cela aurait pourtant "constitué un puissant facteur d'incitation à l'amélioration de l'offre musicale par les chaînes de télévision", estime le Snep.
Pour sa part, la SACD s'oppose à l'intégration des émissions de variétés dans le champ des oeuvres dites "patrimoniales" (fiction...) qui "aurait été de nature à déstabiliser la réglementation et le soutien à la création audiovisuelle et patrimoniale". Elle souligne que "l'amélioration de la diffusion de la musique à la télévision réside davantage dans l'ouverture de négociations professionnelles entre les diffuseurs et les professionnels de la musique que dans une libéralisation de la réglementation, qui aboutirait rapidement à sa fragilisation". La Sacem comme le Snep engagent la ministre de la Culture et la Communication Aurélie Filippetti à mettre en oeuvre "les solutions novatrices du rapport ".
Commandé par le ministère de la Culture, ce rapport remis lundi par Jean-Marc Bordes (ancien directeur général délégué de l'INA) sur "L'exposition de la musique dans les médias" préconise de "maintenir le seuil minimum de diffusion de chansons d'expression originale française pour continuer à défendre la langue française".
Il veut "soutenir les auteurs et paroliers en langue française par une aide au développement et à l'écriture, financée par une contribution des radios musicales, perçue par les éditeurs". En revanche, il préconise la mise en place d'un système de "malus" pour empêcher la diffusion en boucle d'un petit nombre de titres francophones -les plus grands succès d'écoute- sur les radios musicales.
Pour la vidéo à la demande (VAD), le rapport souhaite "taxer les services dont le siège est installé hors de France et qui s'adressent aux publics français", une mesure "qui vient d'aboutir dans le projet de loi de finance rectificative 2013". Il préconise aussi de "mettre en place une taxe VAD pour le modèle gratuit financé par la publicité". Il veut enfin "renforcer la phase pédagogique dans la lutte contre la piraterie".
Le rapport émet par ailleurs la recommandation d'insérer dans le cahier des charges de France Télévisions "une obligation" de diffuser au moins une émission musicale par semaine aux heures de grande écoute (20h-23h).
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