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Miossec, son premier live "Mammifères aux Bouffes du Nord", sort après une tournée intimiste de 3 ans

Miossec sort son premier disque live "Mammifères aux Bouffes du Nord" après dix albums studios en 22 ans. Les concerts du 25 au 28 octobre 2016 au théâtre des Bouffes du Nord à Paris survenaient après trois ans d'une tournée intimiste. Le chanteur revient sur son rapport longtemps orageux, aujourd'hui apaisé avec la scène, oscillant entre "peur bleue" et "moments de grâce".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Miossec, à la Rochelle, juillet 2016
 (XAVIER LEOTY / AFP)

Pour sa tournée de presque trois ans, accompagné d'un nouvel ensemble - le guitariste-bassiste Leander Lyons, la violoniste Mirabelle Gilis et l'accordéoniste Johann Riche - Miossec avait trouvé le temps lors de ses pérégrinations "jusque dans des villages qui lui étaient inconnus" de sortir son 10e disque, "Mammifères", marquant un passage réussi du rock au folk.

Des petits concerts, parfois dans des conditions pas terribles

"Dès le départ, l'idée c'était de monter une tournée qui passerait dans toute la France dans plein de petits endroits, avec des tarifs à 7, 10 euros. J'ai fait ces petits concerts, parfois dans des conditions pas terribles, pour me remettre dans le métier de façon rude", raconte l'artiste que l'AFP a rencontré dans un bar de Ménilmontant.
"J'en avais besoin et ç'a été salvateur, poursuit-il. C'était aussi après les attentats de 2015, il y avait tout un climat qui interrogeait sur le sens de ce qu'on faisait. Pouvoir donner de la joie, du frisson tous les soirs, tu te rends compte que tu le fais aussi pour toi même. Et puis, il y a l'envie de savoir si tu mérites ta réputation. Si t'es pas terrible, dans des petits endroits où les gens te connaissent, ça peut faire très mal."

Du trac dévastateur aux moments de grâce

Pendant longtemps, l'épreuve lui était tellement difficile que seul l'alcool lui donnait le courage de braver sa timidité, parfois au prix de prestations chaotiques. "Le trac, pendant des années, ç'a été horrible. Ca s'est calmé ensuite mais ç'a été dévastateur. Pour passer du stress au plaisir qu'on peut prendre sur scène ça a mis du temps", avoue Miossec coiffé de son inséparable petit chapeau Trilby.

"Ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui je me sens... pas à l'aise, le mot est trop fort mais à ma place sur scène. C'est le seul moment de vérité, c'est le côté religieux du boulot. Si je fais ça, c'est pour choper des moments de grâce", poursuit-il. Des émotions fortes, Miossec assure en avoir eu beaucoup avec ses musiciens. "On n'avait pas de batteur, donc, au niveau du rythme, il fallait une solidarité obligatoire entre nous, pour arriver à fusionner. C'est fabuleux quand on y arrive, quand la même émotion est partagée par quatre personnes." Le Breton se souvient aussi du "pire concert", un soir d'octobre 2015, au Café de la Danse. "Plus catastrophique, ce n'était pas possible. Il y avait tout le monde au bar. Là, ç'a été vraiment rude."

Le concert des Bouffes du Nord immortalisé sur disque 

Pour les soirées aux Bouffes du Nord, dont la dernière filmée, Miossec avoue avoir eu une "peur bleue". "On revenait du Mexique où on avait joué cinq concerts. Thomas Shaettel, le claviériste, venait de nous rejoindre. C'était ces premiers concerts avec nous en France. Ca nous faisait une bonne raison d'angoisser, même si on angoissait aussi pour toutes les autres raisons autour", dit-il, évoquant la fragilité de l'édifice, l'importance du rendez-vous, son immortalisation sur disque.
Le premier live de Miossec, "Mammifères aux Bouffes du Nord" est disponible
"Mais je voulais faire cet album live, vraiment pour marquer le coup", lâche-t-il avec un brin de fierté.

Miossec, qui est déjà à l'écriture d'un prochain album, n'envisage pas la suite autrement qu'avec ses nouveaux camarades : "je sais que je ne repartirai plus dans une formation basse, batterie. J'ai pris trop de plaisir, j'ai adoré jouer en frontal. Ca me paraît ce qu'il y a de plus juste, de plus honnête".

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