Mathieu Boogaerts fête 20 ans de chansons sur scène, avant un 7e disque
S'il on le voit moins dans les médias qu'un Benjamin Biolay ou un Vincent Delerm, la "petite entreprise" Boogaerts se porte à merveille, sourit le chanteur à la coiffure ébouriffée, qui reçoit l'AFP dans son studio au faux air de sous-marin, installé dans d'anciennes caves du quartier de Belleville, à Paris.
"Je me sens hyper-privilégié. Je vis très bien de ma musique, je fais exactement ce que je veux, sans compromis. Et surtout je me sens hyper en phase avec ce que j'ai fait depuis 20 ans", ajoute le musicien de 45 ans, auteur depuis 1996 de six albums solo et de chansons pour Vanessa Paradis, Camélia Jordana ou Luce.
Deux soirées avec cordes et cuivres à la Philharmonie 2
Pour fêter ses vingt ans de carrière discographique, il s'offre à la Philharmonie 2 de Paris (ex-Cité de la musique) deux soirées "de luxe" avec cordes, cuivres et choeurs, mardi et mercredi. Preuve de la fidélité de ses fans, les deux concerts affichent complet depuis plusieurs semaines. Pour consoler ceux qui n'ont pas eu de place, celui de mercredi sera retransmis en direct sur le site internet de la Philharmonie.Plutôt que de "best-of", cet amoureux des mots préfère le terme de "florilège" : il a choisi quatre chansons de chacun de ses six albums et ajoutera peut-être aux rappels un ou deux nouveaux titres du septième en préparation.
Avec ces soirées de gala, le chanteur, parfois qualifié de "minimaliste", va déroger à ses habitudes : ces dernières années, il préférait jouer seul sur scène, avec sa guitare.
"Je déteste dépendre de quelqu'un"
Pour une raison "artistique" d'abord : "Je me sens vraiment bien en chansonnier, avec ma guitare, je modifie quand je veux la tonalité ou l'ordre des morceaux pendant le concert." Et aussi un peu pour un motif économique : "J'aime le côté 'low cost' du concert, pas de régisseur, pas de technicien, et donc je suis bien payé. Si je fais quatre concerts dans le mois, avec mes droits d'auteurs en plus, je suis bien", explique-t-il sans tabou."J'ai toujours détesté l'idée de dépendre de quelqu'un. Si j'ai ce studio, c'est aussi une façon de pouvoir quitter ma maison de disque" en cas d'éventuelles divergences de vues, explique Mathieu Boogaerts face aux turbulences que traverse l'industrie de la musique.
Sa seule vraie "angoisse", finalement, reste celle de l'auteur, celle de ne plus trouver un jour les mélodies ou les mots. Mais ce n'est pas pour demain : son ordinateur regorge de débuts de mélodies enregistrées ne demandant qu'à devenir de nouvelles chansons.
Des idées de chansons piochées dans des dizaines d'ébauches
"100% des chansons que j'ai écrites viennent au départ de quelque chose que je n'ai pas cherché, comme quand on gribouille sur un bout de papier et que, tout à coup, une harmonie se dégage. J'enregistre ces idées. A ce jour, j'ai 250 bouts de chansons comme ça, le plus vieux a 17 ans, le plus récent a dix jours...", explique Mathieu Boogaerts.Des ébauches dans lesquelles il pioche ensuite au gré de ses inspirations et de ses projets pour les développer. "Et là, ça devient du vrai travail, il faut une concentration extrême et du temps seulement dédié à ça."
Pour le prochain album, qu'il espère boucler au printemps, Mathieu Boogaerts s'isole ainsi dans une maison de location, loin des conseils et des regards qui pourraient le perturber. Dans ce septième disque, il chantera notamment sa peur du réchauffement climatique et celle, plus grande encore, du moment où il va devoir expliquer ce "désastre écologique" à son fils de 5 ans.
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