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Louis Chedid : "Je ne vais pas faire semblant d'être malheureux"

Louis Chédid publie lundi "Deux fois l'infini", son seizième album en 40 ans de carrière, enregistré seul et où il revendique un regard positif sur la vie.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Louis Chedid sur scène
 (PHOTOPQR/LE TELEGRAMME / CLAUDE PRIGENT)

"On vit dans un climat d'intox, de mauvaises nouvelles, de faits divers, d'abus de pouvoir, d'escroquerie. On ne voit que ça", note le chanteur qui donne ses rendez-vous dans un lumineux café oriental, à deux pas de chez lui, à Paris, rue Daguerre (XIVe). "Il n'y a pas l'autre versant qui est le fait qu'on vit dans un pays assez génial, avec une culture énorme, une histoire incroyable, des gens très solidaires en fait", regrette le chanteur de 65 ans.

Léger et délicat, "Deux fois l'infini" regorge de chansons qui invitent à voir le bon côté des choses, d'"Immortel", sur la réforme des retraites, à "Au fond de nos coeurs", sur la fraternité.

"Je n'aime pas les cyniques"

"Je suis très content de vivre et évidemment que ça retentit dans mes chansons. Je ne vais pas faire semblant d'être malheureux. Et d'une certaine manière, c'est peut-être plus courageux aujourd'hui de montrer ce versant positif que d'abonder dans le négativisme", estime le musicien. "Il y a des cyniques qui peuvent se dire +Oh là là, ce sont des bons sentiments !+ Mais je n'aime pas les cyniques, donc tout va bien", sourit-il.

"Les grands sentiments, l'amour, l'amitié", c'est d'ailleurs ce que Louis Chédid apprécie dans le cinéma de Bollywood, auquel il consacre une chanson. "Les films indiens sont comme les comédies musicales américaines des années 40 ou les films de John Ford qu'on considère aujourd'hui comme des classiques. J'avoue que je ne boude pas mon plaisir, je marche complètement, ça m'arrive d'avoir la larme à l'oeil", confie-t-il.

Pour Louis Chédid, la sortie de ce 16e album, 40 ans après "Balbutiements", en 1973, est aussi l'occasion de publier une intégrale. "Quand on se retrouve devant ce coffret et qu'on se dit +la vache! C'est moi qui ai fait ça!+, c'est sympa pour l'ego, sourit-il. Il y a de l'altruisme à faire ce métier, mais c'est aussi un plaisir égoïste".

Des chansons autobiographiques

Dans son album, où il joue seul de tous les instruments, Louis Chédid évoque ce double plaisir avec une chanson au titre en forme de confession: "Je chante un peu pour moi". "Je suis tombé par hasard sur ma première guitare dans la cave familiale. Mon père, très curieux de nature, en avait acheté une, mais je crois que ça l'avait vite dégoûté. C'était en 1961, il y avait tous ces groupes anglo-saxons qui commençaient à débouler, +Salut les copains+ à la radio, et j'ai commencé à jouer n'importe quoi, à l'oreille", raconte-t-il. "En colonie de vacances", un surveillant fan de Django Reinhardt lui apprit quelques accords, puis est venu le temps du premier groupe avec lequel, il "jouait dans les surprises parties".

"Moi qui étais quelqu'un de très timide, très solitaire, ça m'a ouvert un champ énorme. Vous vous dites +les gens peuvent m'apprécier pour ce que je peux faire+", dit-il. Un sentiment intact 40 ans après. "Quand les gens aiment ce que vous avez fait, vous vous dites +d'une certaine manière, ils m'aiment bien+, et s'ils n'aiment pas, vous vous dites qu'ils ne vous aiment plus. Un disque c'est beaucoup de travail, d'implication personnelle, on se raconte d'une certaine manière", avoue-t-il. "En préparant l'intégrale, je me suis aperçu que toutes mes chansons étaient autobiographiques, même celles qui semblent très anecdotiques. C'est quelque chose de très étrange, qu'on ne peut voir qu'avec le recul", confie-t-il.

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