Je m'appelle Simon Autain, et je suis un chanteur vivant
Simon Autain a un sourire de gosse. Du courage et du talent plein les baskets, il se présente seul en scène, assis au piano. Il joue, il chante ses propres chansons, une quinzaine, et se permet une reprise difficile : "Suzanne" de Leonard Cohen, traduite par Graëme Allwright.. Autain a 25 ans, il commence sa carrière sous son propre nom, il n'est pas trop tôt cependant pour affirmer qu'il apporte une jolie nouvelle pierre à ce qu'il est convenu d'appeler la "chanson française de qualité". Rien de prétentieux pourtant chez ce jeune artiste. D'emblée, il se situe dans la lignée des chanteurs qui accordent autant d'importance aux paroles des chansons qu'à leur musique.
Influences
Quand on lui pose la questions des influences, il préfère répondre en évoquant les artistes qu'il aime. Au fil des mots, on croise alors Barbara, les Beatles, Aznavour ou Brian Wilson, l'âme des Beach Boys. Simon Autain n'est pourtant pas passéiste, il évoque aussi le très contemporain James Vincent McMorrow qui allie adroitement folk et sonorités synthétiques. Et il a bien raison de citer cet artiste hors norme, car sa propre voix s'en approche beaucoup, sans atteindre cependant l'ambigüité du "falsetto" de McMorrow.
Hommage d'un vivant aux chanteurs morts
Le 12 février 2014, Simon Autain était sur la scène de la Salle des Rancy, à Lyon. C'est un garçon à l'apparence timide qui fait son entrée, salue avec modestie et va s'asseoir au piano. Après une première chanson assez introspective, il regarde le public et se présente : "Je m'appelle Simon Autain, et je suis un chanteur vivant". S'en suit un hommage clin d'oeil aux chanteurs morts... Cynisme ? Non, autodérison bien davantage au cours de cet hommage complice aux grands disparus. On y croise Jackson, Elvis, Lennon, Brassens et la collection de trépassés de 27 ans (Brian Jones, Morrison, Joplin, Hendrix).
Une large famille
On se surprend à chercher à qui peut bien nous faire penser ce chanteur qu'on découvre ce soir-là. La relation au piano, et l'acidité de certaines chansons peuvent évoquer Catherine Lara, la mélancolie détachée et non exempte d'humour appelle le souvenir des si belles chansons de Jean-Claude Vannier, et l'on pense à d'autres, comme Jean Guidoni. Autain, lui, évoquant ses influences estime qu'il fait "de la chanson anglo-saxonne en français" ! En quelques chansons, il explore devant son public la palette des sentiments humains, sans jamais jouer sur la corde la plus facile. Il nous chante l'amour bien sûr, mais aussi la perte et le deuil, l'ennui, le pardon, la tentation de la gloire. Et à propos de gloire Simon Autain affirme qu'elle n'est pas un moteur pour lui et que seule compte la musique. Puisqu'il le dit !
La sortie prochaine du CD de Simon Autain est donc à surveiller. Comme est à surveiller le palmarès du prix Georges Moustaki 2014 dont il est l'un des finalistes.
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