Il y a 25 ans mourait Dalida
Adulée de son vivant, Dalida, qui a enregistré plus de 2.000 chansons en dix langues (dont l'hébreu et le flamand) et vendu près de 140 millions d'albums dans le monde entier, continue d'être vénérée.
Le 3 mai 1987, son corps était retrouvé inanimé à son domicile parisien du XVIIIe arrondissement, sur la butte Montmartre : Yolanda Gigliotti avait avalé un cocktail de barbituriques pendant le long week-end du 1er mai, dans l'isolement de la magnifique demeure qu'elle habitait rue d'Orchampt, à flanc de colline.
La mort survenait à un moment inattendu pour le public : quelques semaines auparavant, elle avait été saluée pour sa prestation dans "Le 6e jour", du réalisateur égyptien Youssef Chahine, une consécration de la part des intellectuels qui avaient toujours regardé de haut celle qui fut "Miss Ondine du Caire" en 1954.
Derrière les paillettes, une femme malheureuse
Toute sa vie, elle fut partagée entre des désirs contradictoires. Une vie privée où cette lectrice de Teilhard de Chardin, sympathisante de François Mitterrand, était loin d'être heureuse. Et un destin public rayonnant où elle donnait le change, incarnant une certaine futilité, parée de paillettes.
Issue d'une famille d'origine italienne, Dalida était née le 17 janvier 1933 au Caire. Mannequin, elle est Miss Egypte en 1954 et tourne dans plusieurs films avant de gagner Paris.
Arrivée en France en 1954, à Noël, Dalida a connu une carrière riche en succès. Après avoir fréquenté le circuit des cabarets parisiens (la Villa d'Este notamment), elle est révélée lors d'une audition des "numéros 1 de demain" à l'Olympia en 1956.
Une collection de tubes
"Bambino", sa troisième chanson (après deux échecs, "Madonna" et "La Violetta"), adaptation réalisée en 24 heures d'un succès italien du moment, sera le premier d'une longue série de tubes : "Gondolier", "Come prima", "Les enfants du Pirée", "Darla Dirladada", "J'attendrai", "Paroles, paroles" (en 1973 avec Alain Delon), "Gigi l'amoroso" (1974), "Il venait d'avoir 18 ans" (1975).
Elle survit au yéyé en chantant le twist ("Itsy Bitsy petit Bikini"), le rock ("24.000 baisers", 1961), et même le disco, dont elle sera un des emblèmes en offrant au genre un de ses standards, "Monday, Tuesday, laissez moi danser" (1979).
En 2012, de nombreux chanteurs continuent à reprendre ses titres.
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