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Hubert-Félix Thiéfaine en version symphonique aux Eurockéennes
Après plus de 40 ans de rock, de chansons et de poésie, Hubert-Félix Thiéfaine conçoit toujours la musique comme une "aventure" : "un peu culotté", il la poursuit vendredi soir, accompagné d'un grand orchestre symphonique au festival des Eurockéennes de Belfort.
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Aventurier musicien
Vers l'âge de 12 ans, Hubert-Félix Thiéfaine écrit ses premières chansons. "Ce qui m'intéressait à cette période, c'était l'aventure et je trouvais qu'il y avait un moyen d'être un aventurier dans le domaine de la musique", se remémore le chanteur jurassien de 68 ans.Dès lors, il n'aura de cesse de chercher à "faire bouger les choses" avec ses chansons rock en prose, en prose mêlée de vers, en vers parfois déséquilibrés par des mesures rajoutées.
Dix-sept albums studio plus tard, l'infatigable artiste, auréolé de deux Victoires de la musique (2012), se plaît à poursuivre ses "expériences" en version symphonique. Il jouera vendredi soir avec 28 musiciens de l'Orchestre Victor-Hugo Franche-Comté, sur la grande scène en plein air du festival des Eurockéennes de Belfort, où il s'est déjà produit en 1999 et 2012.
Aventure culottée
La formation symphonique sera dirigée par la cheffe Gisèle Gérard-Tolini, clé de voûte de cette création, en charge de synchroniser l'orchestre symphonique, le groupe de rock et le chanteur qui adaptera des titres de son dernier album, "Stratégie de l'inespoir" (2014), et des chansons incontournables de sa carrière."C'est un gros travail de mettre un orchestre symphonique derrière un chanteur rock", confie Jérôme Thiébaux, délégué général de l'Orchestre Victor-Hugo Franche-Comté, mais les musiciens "adorent ce projet, il y a beaucoup moins de barrières qu'on croit entre les musiques".
"Avec un grand orchestre sur une scène de festival, c'est une première pour moi", glisse Thiéfaine, avant d'ajouter, un sourire malicieux au coin des lèvres: "C'est dans le cadre de ‘l'aventure continue’".
"Et c'est un peu culotté aussi, notamment quand on n'est pas super connu par le grand public et qu'on boycotte un peu les médias et le showbiz", s'amuse HFT, comme on le désigne parfois, ravi de cette création symphonique originale qu'il voit comme une "provocation".
Pour l'éternel enfant terrible à la tignasse grisonnante, "la provocation fait partie de la création. La poésie ou la musique sans provocation ça ne sert à rien".
Forte demande du public
L'envie de cette production avec l'Orchestre Victor-Hugo est née après le succès de deux premiers concerts accompagnés par l'Orchestre national de France, à la Maison de la radio à Paris, et d'un troisième avec le Paris Symphonic Orchestra au Zénith en novembre dernier.Ces concerts en salle ont "passionné le public" et "ils ont créé une forte demande chez les gens qui me suivent", confie le poète rock. Deux autres concerts suivront, dimanche au Festival Beauregard et en août au Festival de Venoge (Suisse).
"Pendant 40 ans, j'étais pop-rock à fond la caisse. La musique classique, c'est quelque chose où je laisse traîner mes oreilles depuis peu, moins de 10 ans", note le chanteur aux éternelles idées noires, qu'il "cherche à dépasser". "Peu à peu, des compositeurs contemporains m'ont accroché vraiment très fort: j'ai commencé à aller du côté de Bach, Haendel, et à remonter toute l'histoire".
"Et j'écoute aussi beaucoup le silence et les oiseaux, qui ont des lignes d'harmonies assez puissantes chez certains", confie le natif de Dole, qui est retourné vivre et travailler dans le Jura lorsqu'il a commencé "à dessiner trop d'arbres" sur ses carnets parisiens.
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