Grand Corps Malade dans le métro avant la sortie de son dernier album
Près de 200 personnes ont pris place devant une scène installée dans une partie aérienne de la station Jaurès où Grand Corps Malade avait convié plusieurs invités comme le comédien Richard Bohringer, la chanteuse Luciole ou le rappeur Lino, tous invités sur son nouveau disque.
"Dans le slam, on a l'habitude de jouer dans des endroits chelou", a souri Grand Corps Malade sur scène, avant d'alterner des morceaux plus anciens et des nouveautés, comme sa chanson "L'heure des poètes" rendant hommage à la plume de Brassens, Barbara, Renaud, Aznavour ou même NTM et le titre "Pocahontas" évoquant ses réflexions de père de famille.
Le premier texte écrit par Renaud depuis huit ans
"C'était un rêve, je n'y croyais qu'à moitié, mais je ne pouvais pas ne pas tenter le coup", a expliqué à l'AFP Grand Corps Malade. Pour ce nouvel album, baptisé "Il nous restera ça", il est allé au printemps chez Renaud, dans le Vaucluse, et en est revenu avec un texte, le premier écrit par le "chanteur énervant" depuis "huit ans". Un peu plus tard, l'auteur de "Mistral gagnant" est sorti de sa retraite pour venir poser sa voix, plus rauque et abîmée que jamais, à peine reconnaissable au début du titre, sur une mélodie de la pianiste Leslie Bourdin.Dans cette chanson, baptisée "Ta batterie", Renaud s'adresse à son fils de 9 ans, Malone, avec une plume tendre et un peu désabusée. "Moi je ne fais plus beaucoup de bruit/Tu l'as remarqué déjà/Oublie tous les vautours/Ton papa est bien là", y murmure le chanteur.
"Tu voulais faire du bruit/Comme j'en ai fait parfois/ça m'a bouffé la vie/Fais gaffe à tes petits doigts", dit-il aussi, avant de retrouver davantage de voix pour chanter le refrain "Tape/Tape sur tes tambours".
Une sorte d'atelier d'écriture slam géant
"C'est un texte très personnel, où tout papa peut se retrouver", estime Fabien Marsaud, 38 ans, connu depuis 2006 sous son pseudonyme de Grand Corps Malade. Ce texte est celui qui a débloqué l'inspiration de Renaud. Il a depuis écrit d'autres chansons et est retourné en studio pour des "séances de travail" en vue d'un éventuel futur album.Pour ce projet insolite, Grand Corps Malade a imaginé une "sorte d'atelier d'écriture slam géant" en proposant à des chanteurs et auteurs de créer un texte en partant d'"il nous restera ça". Puis il leur a demandé de venir les interpréter à la façon slam sur des musiques électro et urbaines signées des compositeurs Babx et Angelo Foley.
"Il nous restera ça, cette phrase a une certaine gravité, qui amène à des choses essentielles", souligne de sa voix grave le slameur originaire de Seine-Saint-Denis désormais installé à Paris.
Montrer que la poésie est de tous bords et de tous âges
Se succèdent sur son album les voix de Jeanne Cherhal, Charles Aznavour, Hubert-Félix Thiéfaine, Ben Mazué, le rappeur Lino, mais aussi le comédien Richard Bohringer ou l'écrivain Erik Orsenna. Le tout débouchant sur un patchwork musical inédit, avec des textes pouvant évoquer la douleur d'une séparation amoureuse (Mazué), les affres de l'écriture (Aznavour), les "soupirs des champs au printemps" (Bohringer) ou même le réchauffement climatique (Orsenna).Je voulais montrer que la poésie est de tous bords et de tous âges", résume Grand Corps Malade. Pour autant, "c'est bien mon album", clame le slameur. "Je le revendique quand même parce qu'un album solo, finalement, c'est beaucoup plus simple que ça à faire. Et puis j'ai quand même cinq morceaux alors que les autres n'en ont qu'un chacun", ajoute-t-il. Dans ses propres textes, il rend notamment hommage aux "poètes" qui l'accompagnent au quotidien, de Brassens à Barbara, en passant par NTM, Renaud ou Aznavour encore.
Le 25 novembre, Grand Corps Malade sera en concert au Théâtre du Châtelet en version symphonique.
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