Francofolies : les Brigitte rendent hommage à Daniel Balavoine
Perchée sur ses talons hauts, la "femme à deux têtes" s'est déhanchée au rythme des basses. Devant le public des Francofolies, une nouvelle fois au rendez-vous, Sylvie Hoarau et Aurélie Saada, alias Brigitte, avaient décidé d'emmener Daniel Balavoine le temps d'un concert. Et c'est sur des musiques réarrangées par l'inventif groupe Bon Voyage Organisation, qui les accompagnait sur scène, que l'hommage à cette figure engagée de la chanson française s'est tenue.
Pendant une heure, vêtues à l'identique de tenues bleues étincelantes, les Brigitte ont proposé une relecture du répertoire de Balavoine. "L'Aziza", "Lipstick Polychrome", "Sauver l'amour", "Vivre ou survivre", entre autres, ont été entendus, revisitées sur un mode vitaminé.
Donner à la chanson originale une seconde vie
Car le duo, qui aime surprendre en modelant à leur guise des airs connus, avait pour cette occasion souhaité doper les musiques, au risque de noyer quelque peu les textes, à part sur la reprise plus dépouillée du "Chanteur". En souhaitant souligner le "côté féminin" de Balavoine, les Brigitte connues pour leurs tenues de scènes élégantes et leurs refrains sensuels, ont cherché à se prêter au même exercice qu'en 2011, lorsqu'elles s'étaient emparé de Ma Benz" du groupe de rap NTM. Cette reprise avait apporté à ce titre plutôt "macho" une touche suave et décalée et leur avait offert leur premier succès."Les chansons sont toujours différentes quand elles sont interprétées par des femmes quand ce sont des hommes qui les chantaient. Il ne s'agit pas de les remettre au goût du jour, mais de donner un autre angle de vue", a expliqué Aurélie Saada avant cette création baptisée "Henri, Brigitte et Daniel". Et, refusant d'ajouter, un simple "copier-coller" des versions originales, d'ajouter : "Quand on reprend un artiste, il faut aimer ce qu'on reprend et en même temps ne pas trop le respecter, si on ne veut pas faire seulement du karaoké."
Après Goldman, Balavoine totem de la nouvelle génération
Si son franc parler avait parfois divisé de son vivant, la qualité de ses textes, son engagement social ("Mon fils, ma bataille") et humanitaire en Afrique valent aujourd'hui à Daniel Balavoine les louanges de plusieurs jeunes chanteurs. "On se réclame de Balavoine pour des raisons différentes, mais chacun trouve quelque chose chez lui", selon le journaliste Didier Varrod, auteur du livre "Génération Balavoine" (Fayard) et co-réalisateur d'un documentaire sur le chanteur réunissant des témoignages de Cali, Christine and the Queens, Soprano, Youssoupha et La Grande Sophie. Autre porte étendard de ces jeunes talents admirateurs de Balavoirne, Fishbach, jeune chanteuse de 24 ans révélée au Printemps de Bourges en avril, qui revendique également son héritage musical, saluant notamment son "sens de la narration, capable de faire s'envoler ses chansons".Après Alain Bashung repris par Gaëtan Roussel, Etienne Daho par Julien Doré ou Gérard Manset par Raphaël, Brigitte perpétuait la tradition des créations-hommages des Francofolies. Le festival a été fondé en 1985, un an seulement avant la disparition de Daniel Balavoine dans un accident sur le Paris-Dakar, le 14 janvier 1986, à l'âge de 33 ans.
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