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Droits sur leur image : les Clodettes perdent leur combat

Les douze Clodettes qui sont allées en justice pour faire valoir leurs droits ont obtenu jeudi une réponse à leur requête, mais pas celle qu'elles attendaient : le tribunal de grande instance de Paris les a déboutées. Elles réclamaient chacune 16.000 euros de droits pour la diffusion d'images à la télévision ou en DVD de leurs légendaires chorégraphies auprès de Claude François.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Claude François et ses Clodettes sur un plateau de télévision le 20 octobre 1977
 (BORREL/SIPA)

"Le tribunal a rejeté les demandes des Clodettes portant sur les droits et l'adhésion à la Société de perception et de diffusion des droits des artistes-interprètes" (Spedidam), a indiqué Me Isabelle Wekstein, avocate de la Spedidam. La motivation du jugement n'était pas connue dans l'immédiat.

"Les Clodettes ont eu le courage de s'attaquer à un mastodonte financier qui gère des millions d'euros dans des conditions d'opacité qu'elles dénoncent", a réagi pour sa part leur avocat, Me Daniel Richard, dans un communiqué.

Les chorégraphies des Clodettes crèvent toujours l'écran, après 35 ans
Les plaignantes, aujourd’hui quinquagénaires ou sexagénaires, s’estiment lésées alors que 35 ans après la mort accidentelle de Claude François (le 11 mars 1978, à 39 ans) qu’elles accompagnaient sur scène, leurs chorégraphies continuent de crever l’écran sur la TNT. Celle-ci rediffuse abondamment des images de l’ORTF, tout comme de nombreux DVD consacrés à la légende de "Cloclo".

Les douze danseuses, celles qui ont "le plus d'ancienneté" parmi la  vingtaine qui se sont succédé au côté du chanteur de 1966 à 1978, ont assigné  en février 2012 la Société de perception et de diffusion des droits des artistes-interprètes (Spedidam) devant la 3e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris. Elles réclamaient 16.000 euros chacune, à titre de provision, et une expertise pour vérifier le calcul de leurs droits.

 
On se fait avoir, assure une Clodette
"On est toujours dans l'actualité et la Spedidam a collecté de l'argent avec la variété sans nous le reverser. On se fait avoir", avait assuré au cours de la procédure Lydia "Ketty" Naval, ex-Clodette de 63 ans dont six passés au côté de "Cloclo", dès 1970, à l'époque de "Bellinda", "Lundi au soleil", "Une chanson française".

Les danseuses, qui disent avoir travaillé entre 5 et 10 ans pour le chanteur, se plaignent de n'avoir touché que 100 à 300 euros par an de droits depuis 2010. "Des sommes ridicules" selon leur avocat Me Daniel Richard qui a déploré "l'opacité" de la gestion de la Spedidam. Celle-ci n'aurait fait "aucun effort" pour identifier les participations des Clodettes aux enregistrements télévisés.

La Spedidam se défend
"La Spedidam n'a pas attendu d'être assignée pour faire un procès à l'INA en demandant des droits qui étaient dus aux Clodettes ", avait rétorqué son  avocate Me Isabelle Wekstein lors de l'audience. "Pour qu'il y a ait des droits, il faut identifier les exploitations des chorégraphies et les participations des demanderesses à ces enregistrements", avait-elle expliqué. L'avocate avait relevé "le manque d'informations" sur les feuilles de présence reçues en 2009 : "Il a fallu les compléter par d'autres éléments, cela a pris du temps, mais cela a abouti."

Fondée en 1959, la Spedidam a collecté 37,6 millions d'euros en 2011 dont 15,3 millions au titre de la copie privée selon son rapport 2012.

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