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Dick Annegarn, le vélo dans la tête

Dans une interview à l'AFP, le chanteur néerlandais Dick Annegarn, installé en France depuis plus de quarante ans, raconte à l'AFP comment le vélo est pour lui "un outil d'écriture" alors que le Tour de France s'élance samedi de son pays natal.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Temps de lecture : 2 min
Dick Annegarn le 4 février 2015 à Paris, lors de l'enregistrement d'une émission de "Vivement Dimanche" sur France 2
 (Frédéric Durgit / PhotoPQR / Le Parisien / MaxPPP)

- AFP : Pour votre dernier album "Vélo va" paru en 2014, vous vous étiez filmé sur votre vélo entre Toulouse et Essaouira (Maroc) pour un clip. Que représente la bicyclette pour vous ?
- Dick Annegarn : En Hollande, le vélo, c'est culturel. C'est quasiment une obligation du fait de la surpopulation: les pistes cyclables, ça prend moins de place que la voiture. Jeune, je me souviens qu'on allait se promener en famille à six sur seulement deux vélos ! Et puis en Hollande, le vélo c'est aussi militant. Dans les années 1960, les provos (mouvements contestataires et libertaires aux Pays-Bas, ndlr) ont été les premiers à proposer des vélos gratuits en ville. On peut donc dire qu'il y a un vélo quasiment politique, populaire, en Hollande, un peu comme en Chine. Mais les Hollandais, c'est davantage le vélo à la papy, pas vraiment sportif. Ce sont de grands consommateurs de vélos électriques. Moi-même, je vis désormais dans les Petites Pyrénées (au sud de Toulouse, ndlr) et j'ai un vélo électrique...


- Le vélo vous a-t-il aussi soufflé des paroles de chansons ?
- J'ai écrit trois chansons sur le vélo. Ma chanson sur Agostinho (coureur portugais mort en 1984 à la suite d'une chute provoquée par un chien, ndlr), c'est pour évoquer ces cyclistes qui font partie du peloton, pas les champions. Sa femme avait un élevage de vaches et lui ramenait les sous. Il était pauvre et ses trophées lui permettaient d'avoir une exploitation agricole. C'est le côté social du vélo qui m'intéresse, ce sont des héros populaires. C'est une chanson que j'ai écrite quand je vivais à Marne-la-Vallée. Je faisais du vélo et il fallait monter une côte terrible. Et chaque fois que je la prenais, je me disais que je n'étais pas à la hauteur des champions.

- Qu'est-ce qui vous plait tant dans la "petite reine" ?
- C'est bien pour écrire. Par exemple, ma chanson qui s'appelle "Quelle belle vallée", je l'ai commencée à pied et je l'ai finie à vélo. À vélo, on a un rythme, on a de l'air, on a un paysage qui défile : le vélo pour moi est un outil d'écriture, comme la marche. Après, le Tour de France c'est autre chose, beaucoup de gens le regardent sans forcément beaucoup pédaler. Personnellement, je dois dire que la caravane publicitaire, avec le bruit, les hurlements, les sodas, les cotillons, tout ça, ça me gonfle un peu...

> L'agenda concert de Dick Annegarn sur son site

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