Bertrand Betsch, une âme sombre dans une mer de poésie
En 2007, Françoise Santucci commençait ainsi sa critique d'un précédent album de Bertrand Betsch dans Libération : "Il ne vend rien, ou presque ; il n'est pas dans l'actualité et ses concerts n'affichent pas complet ; il ne passera jamais à la Star Ac et ne fait d'aucune manière partie de la société du spectacle permanent à laquelle collabore la majorité de la scène musicale française. On pourrait ajouter qu'il est blond et commence à se faire vieux"... Et pourtant, disait plus loin la journaliste, "il les vaut tous", les Bénabar, Delerm ou Raphaël.
Il faut dire que Bertrand Betsch a débuté en 1997, sous le même label que Dominique A, Lithium, et que rien ne le différenciait déjà l'époque de ses pairs. Le sort, peut-être, le hasard des succès. Certainement pas la mélancolie ou les idées noires, alors assez en vogue. Le chanteur a persisté dans cette voie, avec ténacité, et une pointe d'acidité aussi. Comme lorsqu'il entonnait une chanson d'amour déçu intitulée "Pas de bras pas de chocolat" (voir ci-dessous).
"L'hiver est là comme il fait froid et nos mains tremblent de ne plus être ensemble et nos yeux coulent, absorbés par la foule". Bertrand Betsch fait rimer sa mélancolie, cherche les mots, les sons qu'il contiennent. Vous ne sauterez pas de joie à l'entendre, mais le malheur bien dit forme une sorte d'exutoire bienveillant. C'est un album réconfortant, déconnectant. Parfois triste, parfois interrogatif, certainement pas neutre sur son temps. Le chanteur se fait pur poète aussi quand il chante Bruxelles comme il s'adresserait à une vieille fille de joie.
Le premier single :
"La nuit nous appartient", de Bertrand Betsch ( sorti sous le label 3H50 )
Le chanteur sera en concert à Metz au Caveau des Trinitaires le 21 mars 2014.
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