Azerbaïdjan: nouvelles interpellations d'opposants en marge de l'Eurovision
"Trente-cinq personnes ont été interpellées" lors de ce rassemblement non autorisé devant le bâtiment de la télévision publique avant la seconde demi-finale de l'Eurovision dans la soirée, a indiqué une porte-parole de l'opposition, Leïla Mustafaïeva.
Parmi les opposants appréhendés figuraient deux femmes exhibant des pancartes "Nous voulons une télévision publique et pas une télévision Ilham", en référence au président Ilham Aliev dont les activités et les discours sont omniprésents dans les informations de la télévision publique.
Par ailleurs, l'Azerbaïdjan a condamné jeudi la "politisation" de l'Eurovision après que la représentante de la Suède Loreen, considérée comme l'une des favorites du concours, a rencontré la veille des défenseurs des droits de l'homme.
Le pouvoir azerbaïdjanais froissé
Un haut responsable de l'administration présidentielle de cette ancienne république soviétique du Caucase, Ali Hasanov, a déclaré à des médias locaux que l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui organise l'Eurovision, devait éviter de telles rencontres avec des groupes "anti-azerbaïdjanais".
"L'Union européenne de radio-télévision doit intervenir sur cette question et mettre fin à ces actions politisées", a déclaré M. Hasanov à l'agence locale Trend.
Une manifestation, qui avait réuni lundi une centaine d'opposants à Bakou, a été dispersée par la police à la veille de la première demi-finale de l'Eurovision.
La finale aura lieu samedi. Bakou a obtenu l'organisation de la 57e édition de l'Eurovision grâce à la victoire de son duo Ell et Nikki lors de la précédente édition, en mai 2011, en Allemagne.
La candidate espagnole invitée à ... perdre !
La candidate espagnole à l'Eurovision, Pastora Soler, a confié jeudi que la télévision publique lui avait conseillé de "ne pas gagner" la finale samedi, car dans ce cas le pays, empêtré dans la crise, devrait organiser la prochaine édition, ce qui coûte "énormément d'argent".
"Ils ont dit : s'il te plaît, ne gagne pas!", a-t-elle déclaré, sur le ton de la plaisanterie, à la radio ABC Punto Radio, avant de reconnaître, plus sérieusement, que le sujet préoccupe la télévision publique TVE.
"Je crois que ce n'est pas le moment, ni pour l'Espagne ni pour la télévision espagnole" de gagner l'Eurovision, a-t-elle dit, et "si on gagnait, je crois que ce serait impossible (d'organiser la prochaine édition, ndlr), parce cela coûte énormément d'argent". Le pays, quatrième économie de la zone euro, a renoué en début d'année avec la récession et affiche le taux de chômage le plus élevé parmi les pays industrialisés (24,44%).
"L'Azerbaïdjan (où a lieu l'Eurovision cette année, ndlr) peut se le permettre parce que nous savons que c'est un pays qui a du pétrole, mais nous non, nous devons d'abord sortir de notre mauvaise passe", a ajouté Pastora Soler, qui aimerait arriver "dans les cinq premiers, en étant deuxième, troisième ou quatrième...".
La chanteuse de 33 ans sera candidate samedi à la finale de l'Eurovision avec "Quedate conmigo" (reste avec moi). L'Espagne fait partie des pays qualifiés d'office, en raison de l'importance de sa contribution financière à l'événement.
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