Avec ses auteurs haut de gamme, "Un Été 44" à l'affiche à Paris
En 24 chansons interprétées par une troupe de six comédiens-chanteurs avec une petite formation (guitares, claviers, batterie), dans un décor sans esbroufe ni chorégraphies, le spectacle mis en scène par Anthony Souchet, revisite la Seconde guerre mondiale, de la veille du Débarquement à la Libération de Paris, en mettant l'accent sur l'espérance des derniers mois, avant la liesse populaire.
"Ces moments font partis du grand roman français. De Charles Aznavour à Jean-Jacques Goldman, tous les auteurs et compositeurs nous ont rejoints sans hésiter", raconte à l'AFP Valéry Zeitoun, producteur du spectacle et co-auteur du livret, aux côtés de Sylvain Lebel, Erick Benzi et François Bernheim à l'origine du projet.
Ni un spectacle de guerre, ni un cours d'histoire
"Ce n'est pas un spectacle de guerre, et encore moins un cours d'histoire. À travers les chansons, nous racontons, à partir de destins civils ou militaires, comment nous sommes passés de la barbarie à la liberté en quelques semaines", ajoute l'ancien patron du label AZ Universal.Dès leur arrivée au théâtre Comédia pavoisé de drapeaux français et américains, les spectateurs sont plongés dans l'allégresse de la Libération. Sur la scène, la cave d'une maison normande en 1944 a été reconstituée. Au fur et à mesure des alertes, six jeunes gens s'y réfugient. Ils ont tous 20 ans. Malgré la guerre, on pleure, on rit, on s'aime. La vie continue, avec la peur permanente des bombardements, de la Normandie à Paris.
Hommage aux femmes de Normandie
"On a très souvent traité des hommes face à l'angoisse de la guerre mais rarement des femmes face à l'angoisse de la perte d'un être cher. Nous sommes partis de ce postulat. Les femmes normandes n'ont pas fait qu'attendre", rappelle Valéry Zeitoun.Maxime Le Forestier a signé le titre "Les Justes", ces anonymes qui ont caché des juifs pendant la guerre. Avec "Ne m'oublie pas", Jean-Jacques Goldman met en scène les Résistants et les soldats du débarquement : "Tous les peuples sont frères/Même misère même ennemi/Si tu vois ma mère/Dis lui qu'on est fiers et qu'on est en vie."
Sur une musique de Charles Aznavour, le parolier Claude Lemesle rend hommage aux soldats inconnus français et étrangers tombés pour libérer la France : "Triste plaine toute pleine de sacrifices inconnus/Quel jeune GI anonyme gît sous le ciel de Normandie/Fils de Harlem ou d'Austin, victime des États désunis."
Yves Duteil (paroles) et Alain Chamfort (musique) ont pour leur part coécrit une chanson sur les "Rochambelles", infirmières ou ambulancières volontaires, féministes avant l'heure.
Les 2.436 pianos "Victory" créés par Steinway pour l'armée américaine et taillés pour le Débarquement, sont également remis en mémoire : leur rôle dans la découverte du jazz en Europe, a été déterminant.
À Paris jusqu'à la fin février 2017, "Un Été 44" sera en tournée dès le 3 mai dans une dizaine de villes dont Lyon, Caen et Strasbourg, à raison de deux représentations quotidiennes.
Reportage France 3 (septembre 2016) : M. Vial / D. Bassompierre / N. Dalban / D. Attal
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