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Avec "Nos histoires", la Grande Sophie "va à l'essentiel"

Moins de fioritures, des chansons allant "à l'essentiel" : la Grande Sophie, auréolée d'une Victoire de la musique pour son dernier album paru en 2012, continue d'affiner sa musique pop-rock dans un septième album racé.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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La Grande Sophie sort son 7e album "Nos Histoires"
 (THOMAS SAMSON / AFP)

"J'avais eu la Victoire de la révélation scène en 2005, ce qui correspondait à mon parcours parce que je viens de la scène. Mais cette Victoire de l'album de l'année, je l'ai particulièrement appréciée car ça voulait dire qu'on considérait toute l'écriture, les mélodies, les textes...", confie à l'AFP celle qu'on présente parfois par les initiales "LGS", 46 ans, 1,78 m sous la toise.

Formée aux cafés-concerts qu'elle a arpenté avec une guitare et une caisse claire dans les années 90, la Grande Sophie a grandi tranquillement, album après album, séduisant par son énergie sur scène et ses mélodies accrocheuses. La Victoire obtenue face à un plateau relevé (Benjamin Biolay, M et Françoise Hardy), l'a installée un peu plus dans le paysage.

"Nos Histoires", septième chapitre de sa carrière discographique, s'inscrit dans une certaine continuité puisque la chanteuse s'est entourée du même trio de musiciens (Vincent Taurelle, Vincent Taeger et Ludovic Bruni) : "Avec les garçons, on s'était très bien entendus. J'avais envie de voir jusqu'où on pouvait aller. Mais je leur ai dit: On ne pas refaire le même album. Ca veut dire qu'il a eu des contraintes, que je les ai bousculés..."

Avec une ligne directrice : affiner le propos

"On a voulu élaguer, enlever de l'épaisseur : moins de pistes synthétiques, ne garder que l'essentiel, avec un piano très présent. L'album précédent, on devait être cinq pour le jouer, celui-là peut se jouer à quatre", décrit la brune longiligne, qui s'est même accordé un simple piano-voix sur "Tu Dors".

Les mélodies, son point fort, s'y déploient plus que jamais, à l'image de la délicate "Hanoï", chanson écrite en hommage à la ville où s'est terminée sa dernière tournée en 2013. En raison de la mort du général Giap, héros de l'indépendance du pays, et des jours de deuil qui ont suivi, elle n'a pas pu donner tous les concerts prévus. Elle en a profité pour se "laisser aspirer" par cette "ville avec une énergie dingue et une pureté".
Si l'humeur du dernier album était davantage à l'introspection, l'inspiration a cette fois été guidée par les rencontres. On croise au fil des chansons la pianiste russe Maria Yudina (1988-1970), opposante au régime stalinien et pourtant pianiste préférée de Staline lui-même, mais aussi un Japonais continuant de chercher chaque jour sa femme disparue dans le tsunami ayant frappé l'archipel le 11 mars 2011. On y entend aussi le piano de Jeanne Cherhal ou une chanson inspirée par l'écrivain Delphine de Vigan.

Le mythe du "guitar hero"

La Grande Sophie va ensuite repartir en tournée, un moment qu'elle attend toujours avec impatience: "En tournée, j'ai l'impression d'un sentiment de liberté, de tout quitter..." Avec l'ambition de revisiter ses morceaux pour ne pas rejouer toujours à l'identique les refrains qui l'ont fait connaître, comme "Martin" ou "Du Courage".

Et histoire de casser la routine un peu plus, elle va aussi s'emparer de la guitare électrique et assurer, "pour la première fois", les solos. "C'est assez excitant ! Les solos, c'est l'attitude, ça fait partie du mythe du 'guitar hero'", lance-t-elle tout sourire, sans se prendre pour autant pour Keith Richards: "Je ne copie personne, c'est assez personnel, vous verrez!"

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