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Carpenter Brut à Rock en Seine : "On joue pour ceux qui s'amusent"
Au premier jour du festival, Carpenter Brut a clos la soirée du 24 août par une tempête de "dark synthwave", ce genre mélangeant plusieurs influences de metal et d'électro. Porté par une imagerie délirante, le concert a rassemblé tous ceux qui avaient préféré ne pas s'attarder devant PNL. Quelques heures avant sa montée sur scène, nous avions rencontré cet ovni.
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En six ans de carrière, le Français derrière le pseudo Carpenter Brut s'est construit une solide réputation tant chez les fans de metal que de musique électronique. Sa "dark synthwave" alterne les grosses guitares saturées et les références constantes au déchaînement des années 80. Un style unique, qui s'appuie sur un univers visuel mélangeant imagerie satanique, films d'horreur nanardesques et clins d'oeil au porno soft.
Longtemps absent des médias malgré des millions de vues cumulées sur Youtube, Carpenter Brut et ses musiciens, un guitariste et un batteur, restent en contrejour lors de leurs concerts survoltés, préférant laisser la musique et les clips occuper tout l'espace.
C'est ta première venue à Rock en Seine...
Longtemps absent des médias malgré des millions de vues cumulées sur Youtube, Carpenter Brut et ses musiciens, un guitariste et un batteur, restent en contrejour lors de leurs concerts survoltés, préférant laisser la musique et les clips occuper tout l'espace.
C'est ta première venue à Rock en Seine...
Et la dernière ! *rires* Non, j'en sais rien.
Bref, tu vas te produire avec tes musiciens devant un public qui ne vous connaît pas forcément.
Ouais ça va être un challenge. J'en sais rien. On a fait pas mal de festivals jusque là. Un coup il y a du public qui vient pour nous, d'autres fois on a joué pour personne... Peut-être que tout le monde s'en branle en fait. Le truc en plus c'est qu'on joue en même temps que PNL. C'est la vie, c'est pas grave, mais ça m'embêterait de jouer devant 20 personnes, mais s'il y a 1000 personnes qui s'amusent ça me va. On joue pour ceux qui s'amusent !
Ton dernier album, "Leather Teeth", sorti en février dernier, mélange plusieurs styles, le metal, le disco... c'est le signe d'une évolution de la musique ?
Sur cet album là je voulais varier les saveurs, varier les ambiances. Je suis passé par des morceaux un peu plus "easy listening", d'autres un peu plus vénères, des morceaux un peu pop, voire "depeche-modiens", d'autres encores plus heavy metal progressif. L'idéal ce serait de ne pas refaire exactement le même délire la prochaine fois, mais fatalement il y aura toujours des choses comme ça. Cependant, ce n'est pas parce que je fais un morceau un peu disco qu'automatiquement je vais me mettre à faire du disco tout le temps.
Ta musique mélange des styles très différents (synth, metal, disco, funk...) qu'il faut faire communiquer ensemble. Comment tu arbitres ?
Je le fais pas mal au feeling. J'essaie d'avoir une ambiance générale, et de ne pas la dénaturer en forçant le truc. Je ne vais pas rajouter des guitares saturées sur un morceau disco, il y a de grandes chances pour que ça sonne comme de la merde. Mais j'essaie quand même de mettre des éléments un peu violents dedans, pour que ça ne soit pas un morceau purement disco. C'est un dosage que je fais.
Tu as collaboré sur plusieurs musiques de jeux vidéo indépendants, comme "Hotline Miami 2", "Furi" ou "Hacknet". Es-tu toi même un gamer ?
J'ai beaucoup de consoles à la maison. Pas forcément que des très vieilles, mais je viens quand même de m'acheter, enfin, une Neo Geo. J'ai une borne d'arcade aussi, mais je n'ai pas trop le temps de jouer. Les gros jeux actuels, j'ai du mal à les quitter et à revenir dessus des semaines plus tard, ils demandent trop de temps. Donc pour résumer j'adore les jeux vidéo, j'adore les consoles, mais j'ai pas le temps et en plus je joue mal.
Tu préfères les festivals comme Rock en Seine, où tu vas toucher des gens qui ne te connaissent peut-être pas, ou rencontrer un public qui vient uniquement pour toi ?
Je préfère les tournées, ne serait-ce que pour avoir mon petit rythme, ma petite routine avec l'équipe. Tu sais aussi que les gens qui vont venir connaissent ce que tu fais, et qu'il va y avoir une bonne ambiance. Mais l'avantage des festivals c'est qu'on voit d'autres gens et qu'on peut croiser d'autres groupes. Là par exemple il y a Justice, que je ne pourrais pas voir, ou Malik Djoudi qui est un pote. Et puis souvent sur de grosses scènes tu as plus de matériel, donc tu peux envoyer la pâtée. J'aime de plus en plus les ambiances dans les villages artistes en festival, mais je garde une petite préférence pour les tournées !
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