Jane Birkin "a été indiscutablement l'inspiratrice, la muse de Serge Gainsbourg", témoigne Fabien Lecoeuvre
Jane Birkin "a été indiscutablement l'inspiratrice, la muse de Serge Gainsbourg", a estimé dimanche 16 juillet sur franceinfo Fabien Lecoeuvre, spécialiste de la chanson française, alors que la chanteuse franco-britannique est décédée dimanche 16 juillet à Paris à l'âge de 74 ans. Selon lui, en continuant à faire de la scène après la mort de Serge Gainsbourg, "elle incarnait la parfaite inspiratrice" de toute une "génération", dit-il.
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franceinfo : Jane Birkin était une icône, mais peut-on la résumer à sa relation avec Serge Gainsbourg ?
Fabien Lecoeuvre : Je n'utiliserai pas le nom d'icône. J'utiliserais le nom de muse parce qu'elle a été indiscutablement l'inspiratrice, la muse de Serge Gainsbourg. On lui doit des chefs-d'œuvre que Gainsbourg a écrit pour elle. Il a consacré une très grande partie de sa vie à Birkin. Plus qu'une icône, c'est une muse. C'est le rôle essentiel dans la vie de Gainsbourg. Elle a tenu une première place très, très longtemps, et même au-delà de leur séparation en 1980, elle était toujours présente. Gainsbourg s'inspirait toujours de ces années Birkin aussi. Jusqu'en 1991, la disparition de Gainsbourg, ils ont une vraie relation sentimentale. Même lorsqu'elle montera pour la première fois sur scène en 1987 au Bataclan, c'est la première fois que Birkin fera de la scène, Gainsbourg sera encore dans l'ombre pendant les quatre années qui lui restent à vivre en lui écrivant des choses sur mesure.
Elle a continué à faire vivre les chansons de Serge Gainsbourg, elle était sa meilleure ambassadrice ?
A l'issue de ses représentations, on s'apercevait qu'il y avait beaucoup de fans fidèles à l'image de Gainsbourg et à l'œuvre, qui venaient voir Birkin pour réécouter dans la bouche de la muse de Gainsbourg, les textes de Gainsbourg. Il y a une sorte de filiation naturelle par l'œuvre commune que Gainsbourg a créée pour sa muse Jane Birkin. C'était assez très troublant, les concerts. Il y avait tous les collectionneurs de Gainsbourg qui étaient dans la salle à chaque fois qu'elle faisait une première à Paris ou en région. C'était formidable parce qu'il y avait toute une famille Gainsbourg. Elle incarnait la parfaite inspiratrice de toute cette génération.
Elle a aussi une belle carrière au cinéma...
Le premier film "Slogan", en 68. Après, il y a toute la série des Claude Zidi, des Michel Audiard, tous ceux qui ont écrit pour elle. Le duo incroyable qu'elle a fait au cinéma avec Pierre Richard, qui était numéro un des box-office dans les années 70, comme dans "La course à l'échalote", dans "La moutarde me monte au nez", tous ces grands films de comédie des années 70. A partir des années 80, grâce à Jacques Doillon, elle s'est tournée vers un cinéma d'auteur. Elle a commencé à changer sa manière de jouer. Elle en avait marre peut-être de jouer les parfaites idiotes dans des films de comédie.
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