Cet article date de plus de cinq ans.

Tom Ford ouvre une New York Fashion Week féminine en mal d'effervescence

La semaine féminine du 7 au 13 février enchaîne, cette saison, immédiatement après la semaine masculine (du 4 au 6 février). Le designer américain Tom Ford a donné avec une collection très épurée le coup d'envoi de cette Fashion Week new-yorkaise pour l'automne-hiver 2019-20, qui a encore perdu, en six mois, plusieurs têtes d'affiche.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Tom Ford pap automne-hiver 2019-20 à New York, février 2019
 (Julio Cortez/AP/SIPA)

Tom Ford en mode nostalgique

En dépit des nombreux absents restent quelques références, notamment Tom Ford et Marc Jacobs, qui ont pris pour habitudes respectives d'ouvrir et de fermer la semaine. 

Déjà sobre la saison printemps-été, le créateur de 57 ans a cette fois fait dans l'épure. La collection a puisé dans celle de l'automne/hiver 1996 qu'il avait réalisé pour Gucci et qui, de son aveu même, l'avait consacré comme designer de premier plan. Plusieurs robes longues très fluides au dos nu rappelaient ainsi la série de pièces blanches alignée à Milan par le designer texan. Autre clin d'oeil appuyé, le tailleur pantalon rouge porté par la mannequin star Gigi Hadid, réplique d'un même ensemble présenté il y a 23 ans. Les coupes témoignaient néanmoins d'un changement d'époque, avec des décolletés plus appuyés, des tailleurs plus cintrés et des pantalons pied de poule. 
Tom Ford pap femme ah 2019-20, à New York, en février 2019
 (Julio Cortez/AP/SIPA)
Quant au choix des matières, Tom Ford s'est aventuré, outre la soie et le velours, dans des costumes pour hommes tout en cuir ou plusieurs manteaux de fourrure, probablement fausse car le designer avait promis, il y a un an, de ne plus en faire qu'un usage modéré.
Tom Ford ah 2019-20, à New York, en février 2019
 (Johannes EISELE / AFP)
La semaine, qui s'achèvera le 13 février, se poursuit avec Ralph Lauren, l'un des points d'ancrage de cette Fashion Week en mal d'effervescence. 

De nombreux absents

Le principal absent sera Raf Simons, qui avait redonné de la légitimité à l'événement new-yorkais en prenant la tête de Calvin Klein, en enchaînant des défilés plein de panache. Mais moins de deux ans après sa première collection, le designer belge a quitté le navire, dont les propriétaires se disaient déçus par les ventes de la marque, repositionnée vers le prêt-à-porter haut de gamme. 

Manquent aussi à l'appel Victoria Beckham, Monse, Rodarte et Rihanna, qui s'ajoutent aux grands noms perdus ces deux dernières années, notamment Tommy Hilfiger. En octobre 2018, la maison américaine qui dévoilait l’identité de sa nouvelle ambassadrice - l’actrice et chanteuse Zendaya, succédant au top Gigi Hadid - a décidé de dévoiler sa première collection Tommy x Zendaya à la Paris Fashion Week.
Tommy hilfiger (créateur) x Zendaya (actrice et chanteuse)
 (Courtesy of Tommy Hilfiger)
Depuis plusieurs saisons Thom Browne a fait également le choix de Paris. Zac Posen, Alexander Wang,  ou Joseph Altuzarra comptent aussi dans le rang des absents.

Même les jeunes talents prometteurs du streetwear, du Off-White de Virgil Abloh (désormais à la PFW) à Public School, en passant par Hood By Air, ont pris la tangente, tout comme Pyer Moss, qui avait été l'une des grandes sensations de ces deux dernières Fashion Week.

Une semaine de la mode plus business que créative

"La Fashion Week de New York relève plus du business que de la création depuis longtemps déjà", regrette l'éditeur du magazine StyleZeitgeist. "Ce que je trouve insidieux", poursuit-il, "c'est que les organisateurs ont décidé d'accepter cette réputation de faire du sportswear sans relief plutôt que la mode créative." 

Le renouveau viendra-t-il des créateurs émergents, qui sont présents en nombre à New York, comme Eckhaus Latta, Sies Marjan ou Vaquera ? "Je ne pense pas que nous ayons les jeunes talents capable d'imprimer sa marque à la façon des géants, comme Calvin Klein ou Donna Karan", estime Eugene Rabkin. "Il faudrait un designer au talent fantastique, dans la veine d'un Thom Browne, qui viendra sans doute de nulle part, pour faire bouger les choses", dit-il. Mais pour Eugene Rabkin, l'essentiel manque, à savoir le soutien financier suffisant à la création, que ce soit du CFDA ou de la ville de New York.

Le puissant syndicat américain de la mode, le CFDA, tente de multiplier les initiatives pour coller à son temps, avec un calendrier désormais enchaîné entre hommes et femmes, un accent sur la diversité chez les mannequins et les designers ou un chantier de la mode soutenable sur le plan environnemental. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.