Tenues et froufrous des Folies Bergère s'arrachent aux enchères
Des pièces se sont envolées à un prix bien plus élevé que leur évauation
Samedi, pour la première journée, près de 500 lots ont été proposés durant 6 heures à un public venu nombreux et parfois en famille assister à la dispersion des costumes des revues montées sous la direction d'Hélène Martini entre les années 1970 et 2000.
Tout est parti, à des prix élevés, bien loin des estimations volontairement basses qui avaient été avancées par la maison de ventes Bailly-Pommery & Voutier.
Une coiffe en éventail de plumes de faisan avec diadème en strass a atteint 1.887 euros alors qu'elle était estimée 200 à 300 euros, un ensemble léopard avec bustier, porte-jarretelles et coiffe ornée d'un diadème en strass et plumes de coq a été adjugé 1.063 euros pour une évaluation autour de 130 euros.
Le montant total des ventes de la journée de samedi a atteint 179.788 euros.
La vente se poursuivait dimanche après-midi avec quelque 500 autre lots dont des sérigraphies d'Erté (1892-1990), dessinateur de mode et costumier d'origine russe qui a participé à l'aventure des Folies Bergère dès les années 1930.
"L'impératrice de la nuit" est passée au palais Brongniart
Surnommée "l'impératrice de la nuit", Hélène Martini, 87 ans, qui a régné sur plusieurs théâtres et cabarets de Pigalle, avait racheté le bail commercial des Folies Bergère en 1974. Après l'avoir revendu en 2011 au groupe Lagardère et au producteur Jean-Marc Dumontet, elle a décidé de se défaire des 6.000 costumes et accessoires qu'elle avait accumulés pendant près de quarante ans dans une dépendance de son château en région parisienne et dans des locaux à Pigalle, où elle habite toujours.
Hélène Martini n'imaginait pas qu'ils auraient un tel succès. Vendredi et samedi, elle est passée au Palais Brongniart pour voir comment se déroulait l'opération. Elle s'est dite contente tout en rappelant qu'elle ne cultivait pas la nostalgie.
La vente de samedi s'est déroulée dans une ambiance animée et bon enfant. Des jeunes "Miss" ayant endossé les costumes de danseuses de revue pas toujours à leur taille se sont succédé à un rythme rapide. Applaudissements du public et parfois rires pour certaines tenues vraiment kitsch comme un ensemble vert eau pour homme adjugé pour 125 euros.
Les professionnels aux anges
Seule une vingtaine de lots sont partis à moins de 100 euros. De nombreuses personnes, qui rêvaient de s'offrir un souvenir des Folies Bergère sans se ruiner, sont reparties bredouilles. D'autant que sur la fin, l'heure tournant, les lots étaient regroupés pour accélérer la vente et qu'il fallait s'engager à acheter plusieurs costumes d'un coup.
En revanche, les professionnels y ont trouvé leur compte. Le fondateur du musée privé des Arts forains à Paris, Jean-Paul Favand, venu avec ses filles, aacheté à tour-de-bras des pièces importantes, notamment des harnachements de plumes et des coiffes. Il a acquis pour 875 euros une robe bustier avec un immense boa en plumes jaunes.
L'actuel gestionnaire des Folies Bergère, Jean-Marc Dumontet, venu lui aussi en famille, a acheté des pièces liées à l'histoire du célèbre music-hall comme des maquettes, des dessins, des documents. Le Moulin Rouge était présent dans la salle lui aussi.
Les coiffes et harnachements ont remporté un franc succès, plusieurs cabarets français et étrangers étant sur les rangs. Des petits bouts de plume voletaient dans l'atmosphère, faisant éternuer le public mais chacun s'extasiait à l'ouverture des cartons: plumes noires, roses, vertes, jaunes... Un vrai feu d'artifice.
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