Soldes: internet tente de raffler la mise
Selon une étude pour le compte de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance, 2 internautes sur 3 vont se servir de la Toile pour leur repérages, une part qui reste stable par rapport à 2011 même si la population d'internautes a augmenté, relève le baromètre annuel Fevad/CSA/Directpanel. Ce sont surtout les 25-34 ans qui se montrent les plus intéressés par les soldes en ligne. L'étude souligne la montée en puissance des réseaux sociaux du type Facebook ou Twitter. Les internautes sont 22% à vouloir les utiliser, surtout parmi les cyber-acheteurs âgés de 18 à 35 ans. 17% souhaitent ainsi partager les "Bons Plans" et 6% envisagent d'acheter des produits en soldes directement via Facebook.
Sur internet, l'achat impulsif est de mise
La veille du début officiel des soldes d'hiver, plusieurs marques inondaient le net de courriels pour inviter les acheteurs à se préparer déjà "un panier de produits favoris". Elles y promettaient que leur sélection serait "sauvegardée pendant 24 heures" pour inciter les consommateurs à revenir sur leur site dès l'ouverture des soldes.
Les commerçants sur internet, en particulier les promoteurs de "ventes privées", cherchent, face aux soldes en magasin, à entretenir la flamme de l'achat impulsif qui fait leur fortune, a indiqué une étude du Centre de recherche en management de l'université de Toulouse 1. "Les ressorts de l'achat sur les sites de ventes privées sont l'impression de faire une bonne affaire, d'être un acheteur malin, le sentiment de faire partie d'une communauté particulière, la nécessité d'acheter dans l'urgence pour ne pas rater une affaire", explique une des auteurs de l'étude publiée dans la revue "Management et Avenir". Magali Giraud, maître de conférences au CRM, rappelle que les "ventes privées" se sont développées depuis dix ans à partir d'un site du même nom qui a proposé aux marques de vendre leurs invendus par son intermédiaire.
Une petite part des consommateurs, de l'ordre de 2% selon la chercheuse, peut "passer de l'impulsif au compulsif" et "plonger dans l'addiction, sur le modèle des paris en ligne, car il n'y a personne pour vous freiner ou vous rappeler à l'ordre". Pour d'autres au contraire, le succès des sites, qui annoncent une semaine à l'avance leurs opérations, a entraîné une banalisation des promotions et une "reprise de contrôle de la part du consommateur face aux tentations". Dans ce duel permanent entre "le désir et le contrôle", les ventes privées multiplient ces derniers mois les stratagèmes pour redonner aux acheteurs le "sentiment d'urgence": "un produit un jour", "ventes surprises"...
Moins nombreux à faire les soldes mais plus dépensiers qu'en 2011
Les Français sont moins nombreux que l'année dernière à vouloir faire les soldes d'hiver, selon une étude de l'Observatoire des soldes BVA dans Les Echos. Cette enquête, réalisée par Internet, relève que 61% des Français ont l'intention de faire les soldes d'hiver cette année, contre 67% en janvier 2011. Le niveau de dépense envisagé est toutefois légèrement supérieur à l'année dernière chez ceux qui ont l'intention de faire les soldes d'hiver, avec un budget moyen de 221 euros, contre 219 euros en 2011. Après des soldes d'hiver 2011 "décevants", "2012 pourrait suivre la même tendance", estime l'observatoire. Ce sondage vient partiellement corroborer une autre étude Ipsos pour le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) qui relèvait la semaine dernière que 76% des Français contre 85% l'an dernier prévoient de les faire cet hiver. Le budget moyen serait en diminution de 7 euros à 244 euros, selon cette source.
Des consommateurs de plus en plus avertis
Les consommateurs font attention à leur dépenses, et ils ont de toute façon eu de nombreuses occasions d'acheter à prix barré tout au long de l'année, lors de promotions, de soldes flottants ou de ventes privées. Près de 35% des ventes de textile-habillement en valeur se sont faites en soldes et promotions en 2011, selon l'Institut français de la mode.
Les soldes constituent "souvent une animation assez importante dans les premiers jours mais qui peut s'essoufler, car, en période de crise, on profite d'une aubaine mais on reste quand même raisonnable dans ses dépenses", relève Gildas Minvielle, responsable de l'observatoire économique à l'IFM.
Les soldes sont les seuls moments où les commerçants peuvent vendre à perte, afin d'écouler leurs invendus et faire de la place à la nouvelle collection. Les articles soldés doivent avoir été proposés à la vente depuis au moins un mois, être clairement distingués des autres articles et bénéficier des mêmes garanties.
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