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Soldes d'hiver: bilan en demi-teinte pour la première quinzaine

Les ventes de la première quinzaine des soldes d'hiver 2012 ont été stables mais les chiffres cachent de fortes disparités selon les types de magasins, et les perspectives d'ici à la fin de l'opération, le 14 février, sont "fragiles" dans un contexte de crise, a indiqué l'IFM.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
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Soldes à Metz le 3 janvier 2011
 (AFP. JC Verhaegen)

L'Institut français de la mode a publié les chiffres des deux premières semaines des soldes, traditionnellement les plus actives de cette opération de rabais qui dure cinq semaines. En moyenne, par rapport à l'an dernier, "ce n'est pas extraordinaire mais ce n'est pas non plus la catastrophe", a indiqué Gildas Minvielle, responsable de l'observatoire économique de l'IFM, rappelant qu'en 2011, la première quinzaine des soldes avait donné lieu à des ventes évoluant entre 0 et +1%.

Des chiffres très contrastés
Par circuits, les chiffres sont toutefois "assez contrastés", avec une "prime" à certains magasins de centre-ville, a relevé M. Minvielle. Les magasins dits "populaires", catégorie qui comprend pour l'essentiel le réseau Monoprix, signent la meilleure performance avec une hausse des ventes entre 10 et 15%. Les grands magasins, les hypers et supermarchés d'autres enseignes, ainsi que les chaînes de grande diffusion (qui vendent à la fois des vêtements homme, femme et enfant et sont souvent situées en périphérie comme Kiabi ou La Halle) affichent une hausse entre 0 et +5%. Mais les ventes des indépendants multi-marques et des chaînes spécialisées (type H & M, Zara...) ont reculé de -5 à 0%. "Les perspectives pour les semaines de soldes restantes sont fragiles" et 48% des distributeurs anticipent une activité négative, a précisé l'IFM. De leur côté, les commerçants sont plus ou moins satisfaits de la première quinzaine des soldes.

Les centres commerciaux affichent une fréquentation proche de l'année dernière (+0,3%), tandis que le C.A. progresse "de l'ordre de 1 ou 2%", selon Jean-Marie Silberstein, délégué général du Conseil national des centres commerciaux. "Les achats bon marché fonctionnent bien en période de crise, le consommateur est à l'affût de bonnes affaires", a-t-il estimé. Côté e-commerce, la fédération du secteur a annoncé pour la première semaine un bond des ventes de 14% (+18% pour les sites à dominante textile). "Certains d'entre nous sont contents, d'autres moins", a déclaré Bertrand Morvan, président de la Fédération nationale de l'habillement (FNH, indépendants). "On n'a pas forcement vendu des grosses pièces, peut-être les vendra-t-on à partir de maintenant avec la vague de froid. Je pense que ce ne sera pas un si mauvais cru que ça", a-t-il jugé. "Le temps frais va sûrement doper un peu les ventes, en particulier de grosses pièces", a renchéri Jean-Marc Genis, président de la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH), qui fédère les chaînes dont les ventes ont reculé de 2% sur la première quinzaine.

Pour François-Marie Grau, DG de la Fédération française de prêt-à-porter féminin, "le bilan n'est pas bon pour l'instant". En cause "essentiellement le problème de pouvoir d'achat que rencontrent les consommateurs". En attestent les ventes du segment bas de gamme, qui souffrent le plus, a-t-il relevé. Il a également cité "les problèmes climatiques", avec un froid arrivé tardivement, et la monté en puissance des "soldes flottants, promotions, soldes privés et prix barrés sur internet". Le secrétaire d'Etat au Commerce, Frédéric Lefebvre, vient d'annoncer sa décision de confier au Crédoc une mission sur la question des soldes, soldes flottants, promotions, ventes et soldes privés. Il s'agit de dresser un bilan, trois ans après la Loi de modernisation de l'économie (LME), qui régit le système des soldes  et promotions, et d'apprécier si des modifications sont nécessaires.

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