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Retour en images sur une vitaminée London Fashion Week printemps-été 2018

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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La Fashion Week londonienne a bénéficié cette année des venues de l'Italien Giorgio Armani et de l'Américain Tommy Hilfiger, de quoi doper le rayonnement de la scène britannique, vantée pour la vitalité et l'audace de ses jeunes pousses mais parfois en manque de grands noms. Après 5 jours consacrés au prêt-à-porter féminin printemps-été 2018, la Fashion Week s'installe dès le 20 septembre à Milan.

Auteur / Source / Crédit NIKLAS HALLE'N / AFP

Pourquoi Londres plutôt que Milan, où la marque à ses habitudes ? Pour son côté "dynamique, énergique et cosmopolite", a expliqué le créateur. Les mannequins défilent sur une reprise du tube de Cindy Lauper "Girls just want to have fun" qui donne le ton d'une collection respirant la liberté et la légèreté. Coiffées de chapeaux ronds, les femmes portent de petites robes droites à paillettes style années folles, avec chaussettes et talons hauts ainsi que des coupe-vent évanescents, avec un sac en bandoulière. Au travail, elles se glissent dans des ensembles bariolés ou rehaussés de rayures verticales multicolores. Le soir, elles se drapent dans des manteaux à zip mi-longs parcourus de motifs marins aspect cartoon : poissons, vaguelettes, crabes, baleines et coquillages. La palette est estivale, pastel : bleu, blanc et rose, et un soupçon de rouge. Le créateur, âgé de 83 ans, tient les rênes de cette maison italienne créée dans les années 70 et n'a jamais encore dit qui il souhaiterait voir lui succéder quand il prendrait sa retraite. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision RaiNews24, il a expliqué que plusieurs personnes en interne pourraient poursuivre son travail. "J'ai plusieurs jeunes héritiers", a-t-il dit évoquant ces deux nièces et son neveu ainsi que son assistant de longue date Pantaleo Dell'Orco. A la question de savoir si son successeur devrait être italien, il a répondu "Ce n'est pas sûr. Rappelez-vous que dans les années 70 et 80, les créateurs de mode étaient français et c'était eux que nous suivions."  Il était interrogé à Londres où sa marque Emporio Armani est de retour à la Fashion Week de la capitale britannique après une absence de 11 ans.
 (NIKLAS HALLE'N / AFP)
Tommy Hilfiger a clôturé la Fashion Week avec un show pharaonique ambiance concert de rock pour célébrer son premier défilé hors des Etats-Unis. Déterminé à rendre hommage à ce Londres des seventies qui l'a inspiré dans sa jeunesse, l'Américain de 66 ans s'est installé à la "Roundhouse", salle mythique de concerts. Des images retransmises en direct sur un écran géant circulaire, une sono explosive et 64 modèles pour un "show à l'américaine". Mannequin star d'une collection qu'elle a contribué à créer, Gigi Hadid lance le défilé vêtue d'un short en jean déchiré et d'un pull court à col montant, dans des tons noirs et rouges, un long manteau en laine mohair sur le dos. "Gigi est très impliquée dans la conception de la collection" a expliqué Tommy Hilfiger. "Beaucoup d'idées sont venues de son style". La marque profite de l'influence sur les réseaux sociaux de la top model, suivie par 36 millions de personnes sur Instagram. Dans la famille Hadid, il y aussi Bella, la soeur, qui défile avec une robe noire à capuche casual ornée d'un graphisme à sequins sur la poitrine. Qui dit rock, dit cuir : blousons biker coupe longue à poignets zippés et imprimés félins, shorts en cuir à garnitures dorées. Royaume-Uni oblige, le couturier puise dans le patrimoine écossais : mini-jupe rouge à franges à motif tartan inspirée des kilts traditionnels avec une touche de streetwear en l'agrémentant d'un sweat-shirt avec un appliqué aigle. C'était la 3e présentation du concept "TOMMYNOW", défilé itinérant s'inspirant des tournées des groupes de musique et qui a déjà posé ses valises à New York en 2016 et en Californie en février 2017. Ici, le vestiaire est mis en vente immédiatement, en "see now, buy now" ("aussitôt vu, aussitôt acheté"), tendance qui émerge depuis quelques saisons et qui devrait s'installer durablement, dixit Tommy Hilfiger. "Les jeunes, lorsqu'ils voient quelque chose sur les podiums ou quelque chose qui a l'air cool, veulent le porter le lendemain. Pas attendre six mois", a souligné le styliste, convaincu que le secteur doit saisir les opportunités qu'offrent les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. "C'est une chance de vivre à l'ère numérique et ce serait une erreur que d'essayer d'aller à rebours".
 (NIKLAS HALLE'N / AFP)
Burberry a donné un coup de jeune à ses classiques. Serait-ce déjà l'effet Marco Gobbetti, l'ex-PDG de Céline qui a pris récemment les commandes pour relancer le groupe confronté à des difficultés ? La collection de la marque britannique a fait montre d'audace et de fantaisie, preuve qu'il est possible d'incarner la quintessence de l'élégance à l'anglaise sans rester sur ses acquis. Le show a lieu à l'Old Sessions House, un bâtiment du XVIIIe. Ce qui saute aux yeux, c'est le plastique, que Christopher Bailey, le styliste, décline à l'envi en jouant avec les formes et les couleurs. Il y a ce long paletot à capuche en plastique doux, porté avec une veste décontractée en cuir d'agneau et des sandales en cuir doré, cette robe plissée mi-longue en tulle ou cet anorak en plastique souple et ultra-fin porté à même la peau, tranchant avec un kilt en laine tartan. Les plastiques sont translucides et colorés : il y a du jaune antique, du rose et du turquoise. Bailey use aussi de la dentelle, dont il orne des jupes longues et sensuelles, et pioche dans le streetwear avec des casquettes de baseball à motif "check", ce tartan beige, blanc, noir et rouge apparu en 1924 et devenu depuis l'emblème de la marque.
 (Vianney Le Caer/AP/SIPA)
Versus Versace a fait monter la température avec un défilé sexy. Organisé dans l'école de mode Central Saint Martins, le show a lieu devant un vertigineux mur d'enceintes crachant de l'électro, ambiance discothèque : le vestiaire est tourné vers le monde de la nuit et les clubbers. Ou, comme le résume Donatella Versace : Versus (la deuxième ligne de la marque italienne), c'est le "courage et le plaisir". Robes courtes en maille portées sur des bikinis et tops noirs, shorts taille basse à imprimés chaînes, ici tout est mini, transparent, décolleté, provocant, affriolant... Côté couleurs, la marque reste fidèle à son noir chéri, qu'elle agrémente d'accessoires citron vert - boucles d'oreille, sacs à main, ceintures -, de sur-coutures géométriques ou d'imprimés de voitures façon berlines américaines du siècle dernier. Sur une note un peu plus sage, Versus propose une gamme de pantalons, vestes, blousons, robes, fluides et confortables en tartan gris rehaussé de couleurs vives.
 (Ik Aldama / DPA)
Jonathan Anderson, directeur artistique de la marque de maroquinerie espagnole Loewe, a présenté la collection de sa propre griffe, J.W. Anderson. Avec un maître mot : le "calme", dit le créateur britannique de 33 ans, considéré comme l'un des plus talentueux de sa génération. Le monde d'aujourd'hui, argumente-t-il, "nous rend hystériques". "Les médias nous rendent hystériques et j'ai le sentiment qu'il faut parfois revenir aux fondamentaux". Printanier, presque champêtre, son vestiaire propose des robes fluides ultra-confort portées avec des bottines faussement rugueuses rappelant les chaussures de randonnée. La palette est zen et écolo : bleu aérien, vert pistache, rouge tomette et couleur chair. Anderson cultive le paradoxe : à la fois moderne et classique, sage et audacieux, il convoque des brassières vintage à bretelles froncées pour rehausser de longues jupes à rayures noires nouées à la taille par des ceintures lacets et recouvre ses petites robes bustier de longs T-shirts aux cols échancrés. "Il y a cette idée de sanctuaire, comme le calme avant la tempête", explique le fils de l'ancien international de rugby Willie Anderson. A peine vient-il de défiler, qu'il présentera la semaine prochaine une collection créée pour la marque japonaise Uniqlo. "Je porte leurs vêtements tous les jours", dit-il. "Alors quand ils sont venus vers moi, (cette collaboration) était évidente".
 (Ik Aldama / DPA)
Le label Nicopanda a révélé une ligne "exclusive de six pièces" réalisée pour Amazon Mode et mise en vente dès la fin du show, nouvelle initiative du géant américain du commerce en ligne pour devenir un incontournable de la mode.
 (Alberto Pezzali / NurPhoto)
Julien Macdonald, auteur d'une présentation sulfureuse, s'est fait remarquer avec des robes très échancrées et beaucoup de dentelles.
	 
 (Vianney Le Caer/AP/SIPA)
Le mannequin britannique Kelly Knox, née sans avant-bras gauche, a défilé dans une longue robe bleue pour Teatum Jones, profitant de la Fashion Week pour lancer un message pour la diversité sur les podiums. "Je suis née dans ce corps pour une raison", a-t-elle tweeté: "Faire tomber les barrières".
	 
 (NIKLAS HALLE'N / AFP)
La sculpturale mannequin noire Jourdan Dunn, qui milite elle aussi pour plus de diversité dans la mode, a défilé dans une robe fendue et transparente, signée TopShop. Elle a également fait parler d'elle en appelant au boycott d'une boîte de nuit londonienne qu'elle a accusée "de ne pas aimer les Noirs".
	 
 (WILL OLIVER/EPA/MaxPPP)
Pour coller à la collection du styliste turc Bora Aksu, la maquilleuse avait réalisé un maquillage inspiré de Maude Fealy, une actrice américaine du cinéma muet réputée pour sa beauté. 
 ( Pixelformula/SIPA)

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