Rencontre avec 2 créatrices en lice pour le Festival international de Dinard
Portrait d’un binome créatif
Des études d’avocate, un travail dans un cabinet de droit des affaires, le destin de Céline Montoussé semble tracé. Cependant, elle a un pied dans la mode. Elle assure, pendant 10 ans en parallèle, les achats –entre autres de mailles danoises- pour la boutique de prêt-à-porter de sa mère. Puis, elle tourne une page sur sa vie d’avocate. Souhaitant créer, elle s’inscrit à l’Ecole de la maille de Paris. C’est là, en 3e année qu’elle rencontre Juliette Imbert, qui vient du cours Bercot.
La rencontre entre la styliste en devenir et la styliste accomplie va être mise à l’épreuve très rapidement. Elles quittent l’école pour s’associer. Au même moment, une amie leur offre 6.000 pelotes de laine et le Studio Berçot les met sur la piste d’une location d’un atelier au-dessus d’une boutique parisienne.
Dinard : la concrétisation d’une aventure lancée à 2
L’inscription au Festival est l’occasion de débuter une aventure à deux. Un dossier monté en moins d’une semaine comme l’explique Juliette : « Il fallait donner des échantillons, proposer les silhouettes -dont une silhouette éthique- et faire les dessins techniques » avant de préciser « il fallait une « collection industrialisable » de 7 silhouettes ». Le Festival demande à chaque concurrent : 5 silhouettes dans la catégorie choisie, 1 silhouette éthique incluant le développement durable dans sa conception, 1 tenue balnéaire aux couleurs de Dinard Bleu & Blanc et, enfin, 1 tenue pour le stand (Stockman).
Nouveauté 2012, le prix Ethicalfashion de mode éthique pour le styliste qui présente une collection incluant le développement durable. Une notion à laquelle les 2 jeunes femmes ne sont pas indifférentes. Le recyclage est une des bases de leur collection. Elles chinent aux puces, dans les boutiques Guérissol et recherchent des associations pour récupérer des vêtements. Une des pièces à l’origine de leur collection –qui sera présentée à Dinard- est une robe Cacharel, chinée et indique Céline "transformée en combinaison". Outre la ligne issue du recyclage, elles veulent aussi développer une ligne de vêtements artisanaux.
Lors de notre rencontre fin mars, elles montaient leurs silhouettes mais surtout se désespéraient de trouver un partenaire pour les chaussures. Depuis, Juliette m'a indiqué par texto "La pression monte, l'excitation tout autant". Si elle me signalait des mini galères, elle m'annoncait cependant: "Une vraie bonne nouvelle: le partenariat Repetto. Nous allons avoir pour chausser nos mannequins 6 paires de ballerines BB".
Les créatrices défendent des valeurs de partage et d’entraide, l’envie de transmettre et de valoriser ces savoirs, tout en ayant une ouverture sur le monde et une curiosité pour les savoir-faire artisanaux d’ici et d’ailleurs… comme nous l’explique Céline : « Les projets ne manquent pas. On souhaite monter des opérations avec les femmes incarcérées à la maison d’arrêt de Fresnes ainsi qu’avec des personnes en difficultés de réinsertion ».
12 jeunes talents en quête de reconnaissance
Depuis 19 ans ce Festival, créé par Dominique Damien Réhel accueille 12 créateurs mode venus d’horizons différents dans le secteur féminin, masculin et lingerie féminine. Son but : distinguer les talents de demain via le grand prix femme, le grand prix homme, le prix lingerie, le prix Mairie de Paris et le Prix EthicalFashion Ces prix sont cumulables pour un même créateur. Durant ce week-end, ces jeunes s’appuieront sur l’écoute, le soutien et l’aide des professionnels qui les suivront de leurs conseils.
Le prix catégorie Lingerie est présidé par Chantal Thomass. Marithé + François Girbaud sont, quant à eux, les présidents du Festival.
Les créateurs déjà issus du Festival
La liste est longue : du Breton Christian Tournafol à Eymeric François, à la tête de sa maison de haute couture, en passant par Guillaume Lemiel, responsable du renouveau de la griffe De Fursac et Valentine Gauthier avec ses collections féminines décalées. Si certains n’ont pas remporté de prix, ils marquent la mode de leur empreinte: la styliste japonaise Ken Okada, spécialiste de la chemise.
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