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Pour la 9e et dernière journée des défilés, des marques qui comptent

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet + agences
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Temps de lecture : 5min
Dernière journée -et non la moindre- avec les défilés de marques qui comptent dans le milieu de la mode telles que Louis Vuitton, Miu Miu et Elie Saab.

Défilé Louis Vuitton pap ah 2012-2013

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Coup de coeur pour Louis Vuitton, embarquement immédiat dans le train de la mode
Une gare reconstituée dans la cour carrée du Louvre, une horloge siglée Vuitton et des bruits de pas. Une grille coulisse et dans un halo de fumée apparaît un train bleu. La locomotive siffle, dégageant de la vapeur. Les mannequins -aux talons vertigineux et hauts chapeaux cabossés style 1900- descendent sur le quai-podium, suivies par des petits porteurs aux gants blancs, un bagage dans chaque main. Et les sacs, qui font l'essentiel du succès de la marque, bénéficient de leur propre lumière. Le train "a été fabriqué rien que pour nous", s'émerveille le styliste :"Nous avons commencé à travailler sur son design il y a cinq mois". Il suggère de le recycler en "pop-up store", magasin éphémère pour la marque. "Ce serait dommage qu'il ne serve plus", ajoute-t-il. Ce "n'est pas un regard nostalgique sur le passé. On avait en tête la notion romantique d'un bel objet à regarder", explique le styliste de 48 ans, en robe noire et godillots. La collection tourne autour de "l'idée du voyage". "Il ne s'agit pas de ce que j'ai pensé, vu ou imaginé. Je n'essaye pas de faire le malin ou de pontifier", dit Marc Jacobs. Il a mis en scène des jupes longues sur des pantalons, réchauffées par des manteaux aux larges boutons scintillants ou des redingotes féminines qui s'allongent. Côté matières, il est parti de "trucs plutôt moches, des laines de couvertures aux couleurs et aux motifs douteux. On les a brodés de cristaux et de motifs en plastique plissés" pour leur offrir de la brillance. "J'aime bien l'idée de jouer avec un artisanat humble, ce côté naïf. Ajouter un bouton-bijou sur un manteau camel pour le rendre pimpant, c'est le truc le plus débile qui soit", explique encore le styliste.

Si Arzu Kaprol est encore inconnue du grand public, son talent est, cependant, reconnu par les magazines, institutions et professionnels. Elle a créée sa propre collection en 1996 et a gagné de multiples prix de mode. Elle a su prouver son ouverture à l’international lors de salons à Paris, Londres, Düsseldorf, Milan, Berlin ou New York. Elle défile depuis 2 saisons à Paris. Ses collections proches de la couture mêlent à la fois lignes perfectionnistes et coupes expertes. Ses robes sont coupées dans de la soie et de la mousseline. Elle travaille toujours le cuir très architecturé, une grande spécialité de son pays. L'ayant découverte lors de la fashion week d'Istanbul (en février 2010), j'ai pu constater qu'elle poursuit sur sa lancée avec, cette saison, du cuir sculpté, smocké ou rainuré.

Quand la Chine s'invite sur les podiums avec Masha Ma
Il n'y a pas que les stars chinoises qui ornent les premiers rangs des défilés, une de ses créatrices montre ses derniers modèles. "C'est un pays qui est passionné par la mode, comme toutes ces nations émergentes où l'apparence est de la plus haute importance", note Didier Grumbach, président de la Fédération française de couture et de prêt-à-porter. "Ils veulent promouvoir le travail de créateurs qui pourraient devenir des marques nationales", ajoute-t-il. Depuis quatre saisons, Christine Zhao, organisatrice de "China in Paris", y a fait venir une demi-douzaine de créateurs chinois. "C'est pour leur ouvrir des portes, sinon ils ne savent pas comment prendre pied à Paris. Après, c'est à eux de voir s'ils veulent rester" et peuvent notamment franchir la barrière de la langue, raconte-t-elle. C'est le bon moment, pense Christine Zhao: "pour des raisons économiques et sociales, les gens sont très attentifs à la mode venant de Chine". Après des années d'études à la Saint Martin's school et 3 saisons à la Fashion Week de Londres, la créatrice de Shanghaï Masha Ma choisit de s'installer à Paris. A 30 ans, elle a été invitée, pour la première fois, à rejoindre le calendrier officiel de la Fashion Week. Elle refuse de voir dans ses créations le pur fruit d'un héritage chinois, mais elle veut, en revanche, effacer l'image d'une Chine associée à la production de produits de faible qualité. "Je veux contribuer à changer l'idée reçue d'un +Made in China+ médiocre. Et je pense que c'est possible", dit-elle.

De la couture au prêt-à-porter pour la maison Rabih Kayrouz
Pour son 1er défilé dans le calendrier du prêt-à-porter, Rabih Kayrouz a proposé des silhouettes légères ou structurées: chemisiers de popeline dont les pans se superposent, sans être cousus. Des robes et des blouses de charmeuse qui se plient et s'enroulent autour du corps mais aussi des robes taillées dans un imprimé quadrillé qui font échos à une maille flottée à rayures. Les tailles et les poignets sont cerclés de cuir et de laiton.

La femme Elie Saab, urbaine et perfectionniste le jour, avance dans une silhouette tailleur accentuée à la taille et incisée par des lignes précises.

Egalement sur les podiums de cette 9e et dernière journée : TALBOT RUNHOF, ALLUDE, MIU MIU, COLLETTE DINNIGAN et LIE SANG BONG.

Défilé Louis Vuitton pap ah 2012-2013, à Paris
 (AFP)

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