Piganiol, un des derniers fabricants aurillacois de parapluie, mise sur la mode
La PME, qui emploie 35 salariés, fabrique entre 50 et 60.000 parapluies par an (sur les 70.000 d'Aurillac), un tiers de la production hexagonale, une goute d'eau face aux 15 millions de pépins étrangers qui rentrent chaque année sur le territoire français.
Dans les années 1960-70, trois entreprises cantaliennes du secteur fournissaient deux millions de parapluies (40% de la production nationale). "A l'époque de mon grand-père, 50% de nos parapluies étaient exclusivement destinés aux Nouvelles Galeries et à La Redoute", relate Matthieu Piganiol, la "5e génération" à la tête de la fabrique.
Face à la concurrence de la Chine, Piganiol opte pour le haut de gamme
Depuis, la concurrence chinoise a inondé le marché de ses parapluies bon marché. "On a dû se remettre en question", se souvient le père de Matthieu, Jean. La société décide alors de sous-traiter la fabrication des parapluies destinés à la grande distribution en Asie du Sud-Est. Et pour sa propre marque, elle opte pour le haut de gamme. "Jusqu'à présent, le parapluie que nous fabriquions était un objet utilitaire, souvent uni et noir. Nous avons décidé d'en faire un accessoire de mode à part entière", explique le président de la fabrique. Aujourd'hui de grandes marques de haute couture françaises font appel à Piganiol pour leurs collections. "On confectionne également des pièces sur mesure pour les défilés de Paris, Milan, New York", ajoute le fils.
Pour dénicher les tendances de demain et trouver l'inspiration, l'entreprise fait appel à un cabinet de style parisien. Au côté de Martine Piganiol, l'esprit créatif de la famille, deux stylistes imaginent deux collections annuelles, soit 400 modèles, toutes tailles et formes confondues.
L'indication géographique, un nouveau label
Un savoir-faire au millimètre que l'entreprise compte conserver grâce à l'Indication géographique qui concerne depuis peu les produits manufacturés. "C'est une reconnaissance de notre travail au quotidien, celui de mon père et de mon grand-père qui ont oeuvré pour faire perdurer l'entreprise à Aurillac malgré les difficultés", estime Matthieu Piganiol. L'IGP devra faire mieux que "L'Aurillac", un label que les fabricants du bassin cantalien avaient mis en place en 1998 pour préserver leur patrimoine local, et qui n'a pas empêché les contrefaçons, explique-t-il : "plusieurs de nos modèles sont copiés par les Chinois, qui achètent ou copient directement le modèle sur Internet. On le sait parce qu'à chaque date de sortie de nos collections, les connexions depuis la Chine explosent de 20%".
Ce label doit permettre de renforcer la visibilité de la marque à l'étranger. "C'est un atout indéniable au Japon, où nous sommes présents dans les grands magasins de Tokyo", souligne Jean Piganiol à propos de ce marché de 100 millions de pièces pour lequel l'entreprise commercialise un produit phare : l'ombrelle.
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