Pigalle, un streetwear métissé, coloré et cosmopolite, inspiré du quartier
Ses sweats à capuche et T-shirt barrés du logo noir et blanc Pigalle ont fait sa notoriété. Mais la griffe de ce designer autodidacte, organisateur de soirées et entraîneur de basket, est devenue en sept ans plus qu'un label streetwear adoptant une touche plus couture.
"Ce qui me fait vraiment kiffer, c'est la diversité en général", raconte ce titi parisien. Sa marque de mode masculine, qui porte le nom de ce coin de Paris à la fois bobo et cosmopolite où il a toujours vécu, est le reflet d'une "jeunesse parisienne mixte, multiculturelle et créative". "J'adore le quartier. On dit que ça s'est embourgeoisé. Mais l'évolution ne me dérange pas tant qu'on garde un peu d'excentricité", dit ce trentenaire, né d'une mère danseuse, originaire d'ex-Yougoslavie, et d'un père anglais, sculpteur.
Sa collection automne-hiver 2016-17, présentée dans le calendrier off de la PFW, était placée sous le signe d'"Eros", écho à la réputation de ce quartier parisien aux multiples sex shops. Une sensualité qui se reflète dans les transparences ainsi que les broderies et les plissés réalisés par les ateliers des métiers d'art de Chanel. Rose pâle et saumon colorent pantalons ou veste façon peignoir portés avec des Clarks. "Ce sont des mecs très masculins qui acceptent leur féminité, leur douceur", explique Stéphane Ashpool.
Mix de streetwear et d'un esprit plus couture, Pigalle, marque au logo noir et blanc a rapidement développé ses propres lignes, présentées à chaque Fashion week masculine depuis 2009. Sa notoriété explose quand les rappeurs AêAP Rocky et Drake mais aussi Rihanna s'affichent avec le logo. La marque collabore avec Nike, Apple.
Aujourd'hui, il a seulement trois boutiques -deux à Paris, une au Japon. L'assurance de vendre au "juste prix", explique le créateur. Qui, pour ces créations fabriquées à 70% en France, va de 150 à 3.000 euros. En juillet 2015, il remporte le prix de l'Andam récompensant les jeunes créateurs. A la clé, 250.000 euros et un an de conseils de Bruno Pavlovsky, président des activités mode de Chanel. Le dirigeant, qui assistait au défilé Pigalle, se dit "assez impressionné" par la personnalité de Stéphane Ashpool. "Il sait exactement où il veut aller. Il est prêt à faire bouger des montagnes et les montagnes bougent!". Le designer fourmille de projets mais ne veut pas d'une croissance à tout crin: Son objectif : créer un grand atelier pour y réaliser ses collections de A à Z et aider à "valoriser le travail à la main".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.