Pierre Cardin fait défiler son masculin, à Paris
Il veut croire qu'il a encore quelque chose à apporter au vestiaire contemporain
"C'est l'opportunité de présenter mon style, ma personnalité, ce qui a fait mon nom. Je le fais avec grand plaisir". "Voilà mes hommes modernes!", s'exclame-t-il dans son bureau parisien, en montrant l'une des silhouettes qui défilera dimanche, une veste en feutre noir aux manches très courtes, fidèle à la thématique de science-fiction qu'il revisite depuis les années 1960. "Cela ne ressemble à personne, vous êtes bien de mon avis et c'est portable! Les femmes font voir leurs jambes, moi je fais voir les bras musclés des hommes", s'amuse-t-il, évoquant des "sensualités différentes".
Cette saison, il défile en masculin au salon Tranoï et a prévu d'y retourner en octobre prochain pour une exceptionnelle présentation de la collection femme…
Des étudiants pour son premier défilé masculin en 1958
Pour son premier défilé masculin, à une époque où les mannequins homme n'existaient pas, il avait du faire preuve d'imagination. "J'ai téléphoné aux recteurs d'université pour leur demander de m'envoyer des étudiants. Le défilé à l'hôtel Crillon, place de la Concorde, a été un triomphe", se souvient-il. "Au début, cela a été mal vu, qu'est-ce qu'il vient faire dans la mode masculine alors qu'il est couturier?", se rappelle celui qui a créé le scandale à la même époque pour avoir voulu, avec la création du prêt-à-porter, faire descendre la mode dans la rue.
Un touche-à-tout... toujours passionné
C'est la même envie qui le pousse à s'intéresser aux marchés asiatiques et à devenir pionnier du "business model" de la licence, qui s'est depuis imposé dans l'univers de la mode: un contrat confiant la fabrication de produits à une entreprise en échange de royalties, pour l'utilisation du nom. "J'ai commencé avec des cravates", se souvient-il. Aujourd'hui une variété étonnante de produits porte le nom du millionnaire ou celui du restaurant Maxim's dont il est propriétaire.
"Tout ce que je fais, je le fais avec passion", dit le couturier montrant un article sur son projet de "sculpture habitable" intitulé "Palais Lumière". Cette tour de 240 mètres de haut, conçue avec son neveu architecte Rodriogo Basilicati, doit être construite près de Venise d'ici 2015. "C'est mon dernier grand projet, pour le moment. Parce que j'ai quand même un âge assez avancé", dit l'entrepreneur à la tête de 800 licences dans une centaine de pays, qui fête ses 90 ans lundi.
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