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S'offrir un tirage de Paolo Roversi ou un livre de Christine Phung, visiter une exposition : que faire en marge de la semaine de la haute couture hiver 2021-22

En dehors de la semaine de la haute couture - où 33 maisons présentent leur automne-hiver 2021-22 sous un format principalement digital - Paris bouillonne de lieux où la création de mode est à l'honneur. Suivez le guide.

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4 min
Vente Paolo Roversi chez Sotheby's : Natalia, Studio rue Paul Fort, 2009. Estimation : 5000-7000 EUR (Paulo Roversi)

Habituellement pas de semaine de la haute couture parisienne sans sa flopée de nouvelles expositions. A celles déjà en cours - Les coulisses de la haute couture à Lyon au musée Yves Saint Laurent Paris et Azzedine Alaïa, Peter Lindbergh à la Fondation Azzedine Alaïa - s'ajoutent Souvenir d'un défilé de J.M. Weston et Cannes, le festival glamour de Willy Rizzo.

Outre les expositions - et les retransmissions des défilés haute couture automne-hiver 2021-22 sur la plateforme dédiée mise à disposition par la Fédération de la Haute Couture et de la Mode -, craquez pour un tirage de mode signé Paolo Roversi, grand nom de la photographie internationale en vente chez Sotheby's, ou feuilletez le livre de la créatrice Christine Phung illustré d'images du photographe Vincent Lappartient.

Le photographe Paolo Roversi chez Sotheby's

Sotheby’s invite à découvrir l’univers du photographe Paolo Roversi. Originaire de Ravenne, en Italie, il vit et travaille à Paris depuis 1972 dans son atelier Studio Luce. Ce portraitiste de génie, qui a collaboré avec les plus grands magazines de mode, a photographié les plus grands mannequins de notre époque - de Kate Moss à Laetitia Casta ou Natalia Vodianova. La vente (jusqu'au 9 juillet) célèbre la beauté, l’élégance, le raffinement mais aussi le goût de Paolo Roversi pour ses  illustres confrères comme Richard Avedon, Robert Frank, Irving Penn et Diane Arbus. A découvrir une sélection de 70 lots comprenant ses portraits les plus connus, des appareils photo, des livres rares et des tirages provenant de sa collection personnelle. 

Vente Paolo Roversi chez Sotheby's : Roos for Dior, Studio rue Paul Fort, 2017. Estimation : 4,000-6,000 EUR  (Paolo Roversi)

La créatrice Christine Phung dans le viseur de Vincent Lappartient

Le photographe Vincent Lappartient et la créatrice de mode Christine Phung se connaissent depuis 20 ans. Ils se sont rencontrés en s’infiltrant en cachette dans les parkings souterrains du Louvre pour voir les défilés haute couture des Fashion Weeks de l’époque. Lorsque Christine Phung a fait son premier défilé, elle a tout de suite appelé Vincent Lappartient, qui l’a suivie pendant 10 ans - à chacun de ses défilés, tant pour sa marque que pour la maison Leonard - shootant les coulisses avec son regard décalé, saisissant l’émotion, l’énergie, la spontanéité et l’adrénaline de chaque show. Ce beau livre, mis en page par Agnès Dahan Studio (atelier de design graphique spécialisé dans l’édition culturelle et l’identité visuelle), revient en images sur la cohérence du parcours créatif de la créatrice, qui a remporté le concours de l’ANDAM (Association nationale pour le développement des arts de la mode) en 2013. C'est une adepte de collections délicates et architecturées aux imprimés géométriques forts. Dans la préface du livre, Nathalie Dufour, Managing Director de l'ANDAM, écrit : "Dans l’univers de Christine s’entremêlent des images mentales, des lumières, des odeurs, des formes et des textures glanés lors de ses voyages et enrichis par sa vision du monde. La mode, Christine l’approche à travers l’architecture du corps et de ses mouvements, un corps structuré avec légèreté, sans jamais le contraindre. Elle nous enroule de coupes chaleureuses et de couleurs chatoyantes par-dessus lesquelles elle tisse un lien d’amitié et de solidarité féminine" (Christine Phung X Vincent Lappartient).

La créatrice Christine Phung dans les backstages d'un de ses défilés (VINCENT LAPPARTIENT)

"Cannes, le festival glamour" de Willy Rizzo

Avec l'exposition Cannes, le festival glamour, Willy Rizzo témoigne du festival des années 1950 à 2000. Une vingtaine de photographies en couleur et noir et blanc signées et numérotées, pour la plupart inédites, transportent au festival de cinéma devenu le plus glamour de la planète, depuis un demi-siècle. Un moment d’évasion au coeur de ce lieu iconique qui fascine le monde entier. Des portraits de stars, Martine Carol, Alfred Hitchcock, Elizabeth Taylor, Sean Penn, Marlène Dietrich, Bob Mitchum ... mais aussi des paysages célèbres de Cannes, et des scènes de vie quotidienne des plus grandes stars de l’époque, sont présentés. La foule de tout ce qui a trait à l’entertainment grouille sur les marches du Palais des Festivals, sur la Croisette et sur la plage (Studio Willy Rizzo, 12, rue de Verneuil jusqu'au 30 septembre). 

Elizabeth Taylor pendant le festival de Cannes à Eden Roc - 1949 (Willy Rizzo)

"Souvenir d'un défilé" J.M. Weston

À l’occasion de l’inauguration de sa première galerie-boutique (43, rue des Archives), J.M. Weston présente une collection haute couture. Manifeste des savoir-faire tels qu’ils sont transmis depuis 1891 dans sa manufacture de Limoges, les modèles mettent en évidence les gestes maîtrisés et les techniques des artisans. Imaginée et conçue pendant les périodes successives de confinement, cette collection d'Olivier Saillard "est inspirée de courants artistiques comme l’Arte Povera" où chacun des modèles reçoit des ornements végétaux et floraux. Cette collection est réalisée à la main dans le cuir, lisse, frisé ou mis en forme. Pour atteindre l’intemporalité, des photographies noir et blanc qui ont servi également d’inspiration, et les teintes sourdes de sous-bois accompagnent ces créations : vert mousse, terre humide, noirs des bois brûlés, rose fanée, éclat des bourgeons… Souvenir d’un défilé est une exposition qui met en scène la collection haute couture à travers le prisme du défilé de mode et de ses codes aujourd’hui évanouis. Les silhouettes de personnalités, assises au premier rang, les chaises des invités, les cartons d’invitation, associés aux mocassins, sont autant de signes disparus d’un défilé aujourd’hui quasi impossible en raison de la situation sanitaire. 

Exosition "Souvenir d'un défilé" de J.M. Weston (DR)

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