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Mes goûts et mes couleurs : Christine Phung twiste les imprimés graphiques
2016 a été chargée pour Christine Phung, qui en parallèle de sa marque éponyme lancée en 2011 et de la direction artistique de la maison Léonard, a signé une capsule automne-hiver 2016-17 pour George Rech. Rencontre avec cette adepte de collections délicates et architecturées aux imprimés géométriques forts qui a réinventé pour Georges Rech une power woman parisienne.
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Temps de lecture : 6min
Quelle est la pièce préférée de votre dernière collection ?
« Une des pièces que je préfère dans ma dernière collection printemps-été 2016 c'est une robe ample, plissée et imprimée avec les rayures de l'artiste Philippe Decrauzat. Le motif recrée un effet de moire, en illusion d'optique grâce aux plissés ».
Quel couturier vous a marqué au cours de votre carrière ?
« J'ai été fascinée par la précision du travail de Madame Grès avec son travail autour des plissés, intemporel et sculptural. J'ai aussi toujours aimé la sensualité des lignes que crée Alber Elbaz avec son approche de la coupe et des drapés, son usage de la couleur ».
Quel est le dernier livre lu ?
« Patti Smith, "Just Kids", sa biographie étonnante, sa belle histoire d'amour avec Mapplethorpe ».
Quelle est la dernière exposition vue ?
« Les très beaux dessins de Jean-Michel Alberola au Palais de Tokyo, colorés et décalés ».
Quel est le dernier coup cœur musical ?
« La recomposition complètement hypnotique de Max Richter des quatre saisons de Vivaldi qui me rend quand je l'écoute complètement euphorique de joie ».
En parallèle de sa marque éponyme lancée en 2011, Christine Phung assure depuis mai la direction artistique de Léonard. La styliste insuffle un nouvel élan à cette maison française spécialiste des imprimés, créée en 1958 par Daniel Tribouillard.
Formée au stylisme de mode de l’École Duperré et à l’Institut Français de la Mode, elle est passée chez Christophe Lemaire, See by Chloé, Vanessa Bruno et Baby Dior. Dans un esprit sportswear, elle a travaillé pour Lacoste, Rossignol et la marque de baskets éthiques Veja.
En 2008, elle expose ses créations au Musée d’Art Moderne de Liège pour la Biennale du Design. Elle crée sa marque puis remporte le Grand Prix de la Création de la ville de Paris en 2011 dans la catégorie "Mode confirmé". En 2012, elle termine sa première collection ; elle est finaliste du concours international Mango Fashion Awards. En 2013, elle remporte l’ANDAM dans la catégorie "Premières Collections". Fin 2015, elle raffle le 1er prix du concours Aubusson aime la mode avec la Cité internationale de la tapisserie. Ce dernier célèbre, chaque année, un talent de la mode et du design pour sa création et réinterprétation de la tapisserie.
Elle a exposé à la Galerie Joyce en avril 2016. En écho à l'exposition "All Over" à la Galerie des Galeries, la créatrice a investi en avril la Zone Lauréats au 1er étage des Galeries Lafayette Haussmann à Paris. Elle y présentait sa collection printemps-été 2016 dont l'imprimé a été créé en collaboration avec l'artiste Philippe Decrauzat. Pour cette 8e collection, elle explorait une esthétique graphique avec des rayures dégradées, des effets moirés pour des pièces effortless, féminines et modernes.
Saison après saison, Christine Phung élabore un vestiaire entre élégance stricte et sportswear de luxe. À la fois architecturé, fluide et coloré, c’est le vestiaire d’une "suractive" compilant tenue et souplesse. Une femme contemporaine qui porte la couleur avec grâce. Ses vêtements sont des compositions graphiques avec des imprimés forts, renouvelés à chaque collection : tâches géométriques, pois digitaux ou motifs sauvages, ils sont directement inspirés des arts numériques.
« Une des pièces que je préfère dans ma dernière collection printemps-été 2016 c'est une robe ample, plissée et imprimée avec les rayures de l'artiste Philippe Decrauzat. Le motif recrée un effet de moire, en illusion d'optique grâce aux plissés ».
Quel couturier vous a marqué au cours de votre carrière ?
« J'ai été fascinée par la précision du travail de Madame Grès avec son travail autour des plissés, intemporel et sculptural. J'ai aussi toujours aimé la sensualité des lignes que crée Alber Elbaz avec son approche de la coupe et des drapés, son usage de la couleur ».
Quel est le dernier livre lu ?
« Patti Smith, "Just Kids", sa biographie étonnante, sa belle histoire d'amour avec Mapplethorpe ».
Quelle est la dernière exposition vue ?
« Les très beaux dessins de Jean-Michel Alberola au Palais de Tokyo, colorés et décalés ».
Quel est le dernier coup cœur musical ?
« La recomposition complètement hypnotique de Max Richter des quatre saisons de Vivaldi qui me rend quand je l'écoute complètement euphorique de joie ».
Georges Rech, une élégance intemporelle
En 1960, Georges Rech invente le prêt-à-porter de luxe féminin, un compromis d’une haute couture accessible. Connu et reconnu pour son style masculin/féminin aux coupes parfaites, il exhale la féminité et l’allure de chaque femme à travers des vêtements alliant coupes subtiles, matières nobles et sens du détail. Patrick Hazan, qui dirige et supervise le style, s’inspire des femmes qu’il rencontre et qui, selon lui, font la mode sans le savoir.Pourquoi cette collaboration avec George Rech ?
« J'ai été invitée à m'occuper de la direction artistique de Georges Rech pour la collection automne-hiver 2016-17, en rencontrant les propriétaires de la marque, Patrick et Dominique Hazan. J'ai voulu réinterpréter le vestiaire d'une power woman parisienne, élégante, sophistiquée, distinguée, discrète mais puissante. J'ai joué avec les codes masculins du tailleur smoking et des robes de cocktails, avec des couleurs très franches et des imprimés néons vibrants. J'ai travaillé sur le style, sur la création de nouveaux produits avec une capsule plus luxe ».Que retirez-vous de cette expérience ?
« Une bonne expérience, enrichissante, qui m'a fait découvrir une autre échelle dans le travail, une autre manière de travailler et un autre business model ».Comment mener de front plusieurs collaborations ?
« Il faut une très grande organisation ou chaque minute est programmée, avoir une grande endurance pour des journées interminables, être capable de faire du multi tasking permanent. Il faut être très rapide dans l'exécution des tâches et arriver à prendre les bonnes décisions, avoir des visions claires et dissociées de chaque projet, avoir un bon réservoir d'énergie créative et bien déléguer grâce à de très bons assistants et collaborateurs ! »En parallèle de sa marque éponyme lancée en 2011, Christine Phung assure depuis mai la direction artistique de Léonard. La styliste insuffle un nouvel élan à cette maison française spécialiste des imprimés, créée en 1958 par Daniel Tribouillard.
Adepte des collections délicates, architecturées et graphiques
La créatrice a grandi en France, d’un père cambodgien et d’une mère française. De sa double culture, elle garde un attachement fort aux imprimés et aux matières. Résultat : des collections délicates et architecturées entre lignes structurées et flou. Ses vêtements aux couleurs fortes et aux imprimés pop mixent techniques artisanales (plissés, patchwork...) et graphisme contemporain. Ses créations mobilisent savoir-faire rares et matières nobles (soie, cachemire...).Formée au stylisme de mode de l’École Duperré et à l’Institut Français de la Mode, elle est passée chez Christophe Lemaire, See by Chloé, Vanessa Bruno et Baby Dior. Dans un esprit sportswear, elle a travaillé pour Lacoste, Rossignol et la marque de baskets éthiques Veja.
En 2008, elle expose ses créations au Musée d’Art Moderne de Liège pour la Biennale du Design. Elle crée sa marque puis remporte le Grand Prix de la Création de la ville de Paris en 2011 dans la catégorie "Mode confirmé". En 2012, elle termine sa première collection ; elle est finaliste du concours international Mango Fashion Awards. En 2013, elle remporte l’ANDAM dans la catégorie "Premières Collections". Fin 2015, elle raffle le 1er prix du concours Aubusson aime la mode avec la Cité internationale de la tapisserie. Ce dernier célèbre, chaque année, un talent de la mode et du design pour sa création et réinterprétation de la tapisserie.
Elle a exposé à la Galerie Joyce en avril 2016. En écho à l'exposition "All Over" à la Galerie des Galeries, la créatrice a investi en avril la Zone Lauréats au 1er étage des Galeries Lafayette Haussmann à Paris. Elle y présentait sa collection printemps-été 2016 dont l'imprimé a été créé en collaboration avec l'artiste Philippe Decrauzat. Pour cette 8e collection, elle explorait une esthétique graphique avec des rayures dégradées, des effets moirés pour des pièces effortless, féminines et modernes.
Saison après saison, Christine Phung élabore un vestiaire entre élégance stricte et sportswear de luxe. À la fois architecturé, fluide et coloré, c’est le vestiaire d’une "suractive" compilant tenue et souplesse. Une femme contemporaine qui porte la couleur avec grâce. Ses vêtements sont des compositions graphiques avec des imprimés forts, renouvelés à chaque collection : tâches géométriques, pois digitaux ou motifs sauvages, ils sont directement inspirés des arts numériques.
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