Durant quinze minutes le Palace du Ritz à Paris s'est transformé en catwalk très glamour. 78 modèles ont défilé dans le grand salon pour le défilé Chanel qui célébrait les métiers d'art hérités de nos ancêtres. Défilé Chanel des métiers d'art au Ritz, décembre 2016 (Yannis Vlamos / Sipa ) Un rendez-vous important pour Karl Lagerfeld qui depuis quinze ans vénère les savoir-faire français. Les célébrités se pressent, Vanessa Paradis sait apprécier les milliers d'heures de travail.Reportage : S. Gorny / N. Berthier / F. Blevis / L. Gieysse . O. Grenier Le Ritz aux couleurs de LesageA une semaine du défilé le célèbre brodeur Lesage travaille sur ce nouveau défilé. L'atelier de Pantin en Seine-Saint-Denis, est en pleine effervescence. LE défi : transformer en broderie les aspirations de Karl Lagerfeld pour la collection. "On s'est intéressé aux éléments décoratifs du Ritz, le tapis, les lustres, les balustrades, les tissus des fauteuils", révèle Hubert Barrère, directeur artistique chez Lesage. Une broderie Lesage pour le défilé Chanel des métiers d'art (France 3 / Culturebox) Une vingtaine d'ouvrières a travaillé sur ces pièces uniques. "Le matin en attendant mon train, je vais aux kiosque et je regarde si je trouve une des robes que j'ai brodée", raconte l'une d'elles.Le Ritz avait déjà servi de cadre à trois défilés Chanel, en 1996 et 1997. Gabrielle Chanel, dite "Coco" (qui avait installé sa maison de couture en 1918 au 31 rue Cambon) y disposait d'une suite louée au 3e étage à partir de 1937, qu'elle avait décorée elle-même. Défilé Chanel des métiers d'art au Ritz, décembre 2016 (Yannis Vlamos / Sipa ) La rue Cambon sous l'oeil du maîtreL'immeuble de la rue Cambon, c'est le cocon de Coco. C'est ici, dans cette maison du premier arrondissement de Paris que la célèbre Mademoiselle s'installe en alternance avec le Palace. Son appartement jouxtait les trois ateliers. C’est dans cette rue que Gabrielle Chanel ouvre sa boutique de chapeaux "Chanel Modes" en 1910. Le portrait de Gabrielle Chanel (France 3 / Culturebox) Brodeur, bottier, gantier ou encore plumassier, tout l'atelier est en effervescence, chaque pièce est validée par Karl Lagerfeld. "Je reconnais une broderie française à 100 mètres", assure-t-il. Essayage chez Chanel en vue du défilé des métiers d'art (France 3 / Culturebox) Aujourd'hui, l'atelier est encore en activité grâce au rachat de la maison Chanel il y a neuf ans, afin de préserver un savoir-faire ancestral. "Ça donne une vraie qualité au luxe français", souligne encore le couturier.