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Li-Ning et son sportswear de luxe à la conquête de New York et de l'Occident

Jusqu'ici peu connue du public américain et européen, la marque sportive Li-Ning a défilé à New York pour la première fois avec l'ambition de prendre une partie du marché du sportswear haut de gamme en Occident. Elle s'appuie sur la tendance du moment : l'athleisure. Cette mode s'inspire des vêtements sportifs mais n'a pas forcément pour vocation première de servir pour l'exercice physique.
Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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Temps de lecture : 3min
Li-Ning ah 2019-20, à New York, février 2019
 (Johannes EISELE / AFP)

La marque créée en 1990 par l'ancien gymnaste médaillé olympique Li Ning n'est pas la première enseigne sportswear à s'aventurer à la New York Fashion Week. Under Armour s'y était essayé en 2016 avec sa ligne UAS mais n'a pas trouvé la clientèle à ses pièces sophistiquées et onéreuses. D'autres se sont appuyés sur le nom et l'inspiration d'un designer reconnu, comme Adidas avec Alexander Wang, Puma avec Rihanna ou Reebok avec Pyer Moss. Li-Ning lui se lance en solo sans l'appui d'une référence établie mais aussi avec une marque qui est peu connue aux Etats-Unis.

Li-Ning ah 2019-20, à New York, en février 2019
 (Johannes EISELE / AFP)

L'athleisure mixte streetwear et gymwear

Son vestiaire colle à la tendance actuelle de l'athleisure. Cette dernière a donné naissance à une nouvelle catégorie de vêtements fonctionnels et stylés pensés à l'origine pour les salles de sport mais adaptés à la vie de tous les jours. L'athleisure (contraction d'athlète et de loisir) mixte streetwear et gymwear, faisant rimer sport et mode. En France, le premier festival Athleisure s'est tenu dans le cadre du salon Who's Next en 2017. 
Li-Ning ah 2019-20, à New York, en février 2019.
 (Johannes EISELE / AFP)

Dans les actualités et la culture contemporaine, la Chine est présentée comme un monde futuriste de gratte-ciels, d’autoroutes et de néons. Mais ce n'est qu'une facette... Cette collection est une célébration des dualités de la vie chinoise - de la ville a la campagne et inversement. Il s'agit de la beauté de vivre dans l'entre-deux
Li-Ning


En toile de fond du show des présentations numériques de séquences de drones ensoleillées provenant des parcs nationaux et des paysages montagneux de Chine conçus par l'artiste Desi Santiago. Pour l’automne-hiver 2019-20, le créateur traduit la beauté de ces lieux sur son vestiaire. 

Sur le podium, des graphiques audacieux sur des T-shirts, des sweat-shirts, des anoraks, des manteaux, des hauts de jogging ou coupe-vent multicolore avec une touche de fluo années 80' et les baskets type ugly sneakers que l'on retrouve chez la plupart des grands noms de la mode, de Balenciaga à Gucci. Ces accessoires réputés "laids" ou "cheap", il y a encore 10 ans font aujourd’hui partie des basics des marques de luxe. 

L'utilité n'est pas oubliée comme en témoignent les conceptions multi-tissus, multi-poches et modulaires destinées à une utilisation polyvalente. Enfin, Li-Ning s’inspire des techniques de l’artisanat traditionnel encore pratiqué dans les régions rurales de la Chine pour un mixte entre détails techniques inspirés du sport et textures naturelles (des bas en parachute en Nylon sont associés à des jersey usés et à des sergés de coton teintés). 

Li-Ning, à la conquête de l'Occident

A travers cette collection automne-hiver 2019-20 mais aussi ses deux précédentes (l'une montrée lors d'un show groupé à New York il y a un an et l'autre en juin 2018 à Paris), Li-Ning veut accrocher une partie du marché du sportswear haut de gamme, en Chine mais aussi en Occident. 

"Cela reste une marque sportive", explique Liad Krispin, consultant pour la marque et ancien d'Adidas "mais nous essayons de lancer cette collection pour faire monter en gamme la marque, et le reste suivra." Si, d'après Liad Krispin, cette initiative a rendu tendance en Chine cette marque qui ne l'était pas, le consommateur américain et européen - pour qui Chine et mode haut de gamme ne riment pas -, sera-t-il réceptif ? 

Pour y parvenir, Li-Ning a choisi une approche ciblée : la collection ne sera vendue, pour l'instant, que dans quelques magasins chics et des boutiques spécialisées dans les "sneakers" pour collectionneurs. Il est prévu d'élargir la distribution d'ici trois ans, une fois la marque davantage installée. "Nous ne sommes pas pressés", explique le consultant. "Nous voulons faire ça bien, pas à pas."

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