Le musée Dior de Granville expose ses robes de stars de cinéma
Avant 1947 : Christian Dior, costumier
Dès avant 1947 et la création de la maison de couture qui porte son nom, Christian Dior exerce ses talents de couturier pour le cinéma. Il collabore avec des cinéastes de renom (Claude Autant-Lara, René Clair…) et dessine les costumes d’actrices, parmi lesquelles Odette Joyeux, à l’affiche de plusieurs films auxquels participe Christian Dior. « Le lit à colonnes » (Roland Tual, 1942) est l’un d’entre eux, adapté du roman éponyme de Louise de Vilmorin. Des dessins originaux de la main du couturier l’évoque.
No Dior no Dietrich !
Le succès de Christian Dior à partir de 1947 incite les réalisateurs de cinéma à faire appel à son talent. Il lui est difficile de refuser quand les cinéastes ont pour noms Jean-Pierre Melville, Vittorio de Sica, Marcel Carné ou Henri Verneuil. Cependant, c’est à l’initiative de l’actrice Marlène Dietrich que le nom de Christian Dior sera associé à l’un des plus grands cinéastes du vingtième siècle : Alfred Hitchcock. Choisie par le réalisateur pour le film « Le Grand Alibi », elle est aussi une cliente Dior de la première heure (elle assiste au premier défilé le 12 février 1947). Déterminée à ce que le couturier l’habille pour ce film, elle en fera une condition pour en être l’actrice principale, et aura cette formule devenue légendaire : « No Dior, no Dietrich ». Un prêt exceptionnel de la Cinémathèque de Berlin permet de faire une place à l’actrice, habillée par Dior sur les plateaux de cinéma comme à la ville.
Portraits de stars en Dior
Admiratives de son talent de créateur, d’autres actrices feront de Christian Dior leur couturier préféré. Après la mort du couturier en 1957, la fidélité à la Maison ne fléchit pas et de nombreuses stars en seront des clientes régulières. Les collaborations avec le cinéma se poursuivent et, de 1958 à aujourd’hui, les héroïnes de plus de cinquante films, français et étrangers, apparaissent à l’écran tout de Dior vêtues : « La comtesse de Hong Kong » de Charlie Chaplin avec Sophia Loren (1957), « Cérémonie secrète » de Joseph Losey avec Elisabeth Taylor (1968), « Tout feu tout flamme » de Jean-Paul Rappeneau avec Isabelle Adjani et Lauren Hutton (1981), et « Etreintes brisées » de Pedro Almodovar avec Pénélope Cruz (2007). Grâce à un prêt important de la Cinémathèque Française sont présentés, aux côtés de certains des costumes de ces films, les dessins préparatoires ainsi que des affiches, scénarios, documents.
Un ouvrage "Stars en Dior. De l'écran à la ville" pour prolonger l'exposition
A l'occasion de cette exposition, un ouvrage présente l’histoire de cette maison de couture et de parfums à travers celle du 7e art. Images extraites des films, scènes de tournage, photographie des actrices : 250 illustrations nous plongent dans ce que le cinéma a de plus glamour. Préface de Serge Toubiana. Introduction de Florence Müller. Textes de Jérôme Hanover. Editions RIZZOLI NY 45 €. A paraître le 23 mai 2012.
La maison d'enfance de Christian Dior se dresse sur la falaise
Construite par l'armateur Beust à la fin du XIXè siècle, la villa Les Rhumbs doit son nom au terme de marine désignant les 32 divisions de la rose des vents, symbole qui figure dans une mosaïque ornant le sol d'une des entrées de la maison. Les parents de Christian Dior acquièrent en 1905 cette maison bourgeoise agrémentée d'un jardin d'hiver, sise au sein d'un parc. Christian Dior affectionne particulièrement ce lieu. Il écrira dans son autobiographie « Christian Dior et moi » : « la maison de mon enfance... j'en garde le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Que dis-je ? ma vie, mon style, doivent presque tout à sa situation et à son architecture ». Lorsqu'en 1932, peu après la mort de Madeleine Dior, le père industriel est ruiné par la crise, la propriété est mise en vente. Achetée par la ville de Granville, son jardin est ouvert au public dès 1938. En 1997, la villa devient « Musée Christian Dior », unique "musée de france" entièrement consacré à un couturier.
Musée Christian Dior. La Villa « Les Rhumbs ». Route d’Estouteville. 50400 Granville. Tél. 02.33.61.48.21. Ouvert tous les jours de 10H à 18H30, fermeture de la billetterie à 18h.
Partager : l’article sur les réseaux sociaux
les mots-clés associés à cet article
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.