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La première collection masculine de Jacquemus, une ode au Sud et à ses "Gadjos"

Simon Porte Jacquemus a lancé sa 1re collection masculine pour l'été 2019, le 25 juin, en marge de la Paris Fashion Week. Pour le styliste autodidacte marseillais, il s'agissait de "raconter un bout de son histoire familiale". C’est dans une calanque marseillaise au coucher du soleil qu’il a présenté, "Le gadjo" un homme qui aime les matières naturelles et les couleurs ensoleillées.
Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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Jacquemus printemps-été 2019 à Marseille, juin 2018
 (Elodie Chapuis)

"Mon mec, il aime ouvrir sa chemise"

"Mon mec à moi, il aime le soleil, se baigner, ouvrir sa chemise", a confié le styliste de 28 ans, qui a opté pour des "hommes bien dans leur corps, méditerranéens" pour incarner son "gadjo". 

Pour sa "toute première" incursion dans la mode masculine, Simon Porte Jacquemus a voulu faire revivre "tous ces clichés du Sud : le gitan, le santon, le kéké..." A Marseille, bien sûr, sa ville "coup de coeur": "pour moi c'était un rêve de défiler ici, dans ce cadre accessible et paradisiaque à la fois", où il a fait s'asseoir tous les invités sur le sable devant des eaux turquoise. 
Jacquemus printemps-été 2019 à Marseille, juin 2018
 (Elodie Chapuis)
Dans le sud de la France, Gadjo est utilisé pour parler d’un homme mais également d’un gitan qui n’appartient pas à la communauté. Sur la plage de Sormiou, la plupart des mannequins ont défilé avec des pantalons retroussés, surmontés de trenchs longs portés torse nu. Le Sud, obsession et inspiration du créateur vauclusien, est omniprésent avec des chapeaux de paille, des tournesols sur les chemises ou un survêtement bleu azur, couleur de l'Olympique de Marseille. Le kaki, le beige et le jaune ont toutefois les faveurs du créateur. Même ses rouges, plutôt ocres, sont doux et naturels. L’esprit de cette collection est incarné par Yoann Maestri, Rugbyman international Français, son premier homme Jacquemus.
Jacquemus printemps-été 2019 à Marseille, juin 2018

Alors que son succès dans la mode féminine n'est plus à prouver, Jacquemus s'est trouvé un "challenge" avec l'homme : "c'est très difficile car il faut à la fois faire simple et avoir une vraie signature". Une signature qu'il cherche notamment dans les accessoires, avec des pochettes plates portées autour du cou, sur un torse nu. 

Jacquemus printemps-été 2019 à Marseille, juin 2018
 (Elodie Chapuis)

Collab avec The Woolmark Company pour la laine d'été

Pour cette collection, Jacquemus a poursuivi sa collaboration avec The Woolmark Company. Ils avaient travaillé ensemble pour ses collections Femmes "La Bomba" printemps-été 2018 et "Le Souk" automne-hiver 2018-19. Cette nouvelle collection “cool wool-rich” comprend 27 pièces en 100% laine Mérinos se déclinant en T-shirts, pulls, vestes, pantalons et shorts. 
Jacquemus printemps-été 2019 à Marseille, juin 2018
 (Elodie Chapuis)
En utilisant la laine, Jacquemus souligne la versatilité de cette fibre qui s’adapte parfaitement à chaque saison. “La laine est principalement identifiée comme une matière d’hiver mais j’ai toujours aimé l’utiliser en été. The Woolmark Company a été d’un grand soutien en nous faisant accéder à de nouveaux tissus, fabricants et techniques hors du commun. Toutes les pièces réalisées en collaboration avec The Woolmark Company porteront les deux griffes” a-t-il indiqué.
Jacquemus printemps-été 2019 à Marseille, juin 2018
 (Elodie Chapuis)

Une ascension fulgurante

Sur le site de sa boutique en ligne, le créateur indique "Je m’appelle Simon, j’aime le bleu et le blanc, les rayures, le soleil, les fruits, les ronds, la vie, la poésie, Marseille et les années 80". 
Le créateur Jacquemus à Marseille, 25 juin 2018
 (BERTRAND LANGLOIS / AFP)
Le créateur a connu une ascension fulgurante, se faisant remarquer par sa mode solaire et poétique, à l'esthétique naïve, jouant avec les formes géométriques et les volumes.

L'histoire de Simon Porte, qui a choisi d'accoler à son nom celui de sa mère, Jacquemus, est singulière dans le milieu de la mode. Il a grandi entre Avignon et Marseille, entouré de parents agriculteurs, qu'il décrit aussi comme des "artistes". Monté à Paris le bac en poche, il a créé sa première collection à 20 ans. Au départ ce fils de primeurs emprunte les bâches des marchés pour habiller ses mannequins. Il défile depuis 2012 dans le calendrier officiel de la Fashion Week parisienne et a reçu le prix spécial du jury du LVMH Prize en 2015. Le créateur a été particulièrement mis à l'honneur en 2017 avec une double exposition.

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