La Fashion Week masculine s'ouvre à Milan dans un contexte favorable mais incertain
Le défilé de Roberto Cavalli, signé par le Norvégien Peter Dundas, donne le top vendredi soir à Milan, dans un contexte "favorable, mais encore trop fluctuant". Alors que la recrudescence d'attentats terroristes bouscule les sociétés occidentales, il est nécessaire "de répondre avec notre énergie positive", a affirmé le président de la Chambre de la Mode italienne, Carlo Capasa. "Car la mode constitue l'une des grandes valeurs de notre culture occidentale : c'est un domaine aux multiples possibilités, où les jeunes sont accueillis, trouvent une réponse, peuvent s'exprimer et où seul le mérite compte", a-t-il déclaré.
Publiés cette semaine à l'occasion du salon Pitti Uomo de Florence, qui rassemble chaque année les professionnels du secteur avant la Fashion Week milanaise, les chiffres provisoires pour 2015 ont reflété ces événements avec un second semestre "assez difficile". "Dans un contexte conjoncturel globalement favorable mais encore trop fluctuant et incertain, la mode masculine italienne (...) devrait clore l'année 2015 sur une croissance modérée", souligne la Fédération italienne du textile et de la mode, Sistema Moda italiana.
Selon les experts du SMI, le C.A. du secteur textile masculin devrait enregistrer en 2015 une hausse de 1,8%. La reprise de la demande intérieure s'est révélée moins performante que prévue, regrette le SMI, alors que l'export (+2,4%) a été "caractérisé par un ton significativement en-dessous" des +5,1% enregistrés en 2014. Les exportations représentent 63% du C.A. total du secteur.
L'élégance accessible du made in Italy
L'objectif du secteur doit être de "confirmer la suprématie mondiale, et notamment européenne, de la mode italienne, non seulement en termes de créativité mais aussi en termes d'industrie", a affirmé Claudio Marenzi, le président de SMI, en rappelant que l'Italie pesait 36% du C.A. du secteur textile européen, devant la France (23%).Le président du salon Pitti Uomo, Gaetano Marzotto, a dit espérer "que la bonne tenue du dollar se poursuive, avec les Américains qui continuent à dépenser", parce que les Etats-Unis sont devenus "nos plus gros clients, surtout pour la mode masculine".Il a également espéré que "les problèmes avec la Russie soient résolus", les ventes y ayant diminué de 33% en 2015.
"L'élégance accessible du made in Italy est très appréciée" également en Europe du nord, en particulier en Allemagne (+4,8%), en Angleterre (+8,9%) et en Espagne (+10%) alors que la France et la Suisse ont déçu (-6,9% et -5,4%). "Le véritable défi se situe à l'Est, où l'on adore le made in Italy et où les habitants peuvent à présent se permettre d'en acheter", a-t-il affirmé.
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