Pour se lancer, elle avait levé 66.000 dollars grâce à une campagne sur le site de financement participatif Kickstarter. Cette première tentative n'a pas rencontré un succès suffisant pour poursuivre : "Le marché n'était pas encore là", a-t-elle expliqué à l'AFP, par le biais d'une traductrice. Elle a, donc, décidé de se lancer dans la mode masculine et a présenté, durant la Fashion week homme de New York en février, sa collection Blue pour l'automne-hiver 2017-18.Etablie depuis 2008 à New York, la créatrice a choisi de montrer ses créations en Occident, car, dit-elle, "la plupart des hommes japonais suivent les tendances qui viennent de l'étranger". La garde-robe comprend des costumes, des cravates, des blousons, des vestes et des manteaux, dont les coupes n'ont rien de japonais ou rappelant le drapé du kimono. En effet, ce sont les tissus qui ont été préparé dans la tradition du kimono. Les costumes, dont beaucoup portent des motifs ou des dégradés, correspondent à une mode "décontractée", explique Hiromi Asai. "Il y a un peu de fantaisie, de légèreté mais pas trop". Hiromi Asai collection masculine Blue automne-hiver 2017, présentée à la Fashion week de New York, en février 2017 (Hiromi Asai) Hiromi Asai veut trouver sa place dans le prêt-à-porter de luxe mais espère aussi contribuer à sauver les artisans du kimono. Au Japon des créateurs notamment, Jotaro Saito, ont tenté ces dernières années de soutenir le secteur en présentant des kimonos réinterprétés et en travaillant avec des matières nouvelles. Hiromi Asai collection masculine Blue automne-hiver 2017, présentée à la Fashion week de New York, en février 2017 (Hiromi Asai. ) Travailler directement avec les artisansPour cette aventure masculine, Hiromi Asai a collaboré avec plusieurs artisans japonais qui ont préparé les tissus dans la tradition du kimono, essentiellement à partir de soie, de laine et de coton. Pour faire baisser le prix de ses pièces, elle a traité directement avec les artisans, sans passer par le réseau d'intermédiaires qui organise le marché. La créatrice Hiromi Asai, en février 2017 à New York (Hiromi Asai) Elle a financé cette collection grâce à de nouveaux investisseurs. Les artisans "avaient peur" de se mettre ces intermédiaires à dos, dit-elle mais ont fini par accepter. Elle s'est engagée à acheter toutes les pièces, alors que les intermédiaires font ordinairement peser le risque financier sur les artisans, assure-t-elle. Ses costumes coûtent plus de 6.000 dollars pièce mais, selon elle, les intermédiaires auraient pu faire grimper le prix jusqu'à 20.000 ou 30.000 dollars.