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L'élégante Milan Fashion week en images

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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Après la prolixe New York et la créative Londres, voici l'élégante Milan, la 3e étape de la semaine de la mode. Focus en images sur le prêt-à-porter féminin automne-hiver 2015-16 après 68 défilés du 25 février au 3 mars 2015. Place, ensuite, à Paris qui clôture le marathon de la mode avec 93 défilés du 3 au 11 mars.

FILIPPO MONTEFORTE / AFP

Chez Alberta Ferretti, la collection est tournée vers l'automne, avec des couleurs chaudes, rouille, lie de vin et or et des touches de rouge écarlate qui enflamment des ensembles noirs. Les femmes imaginées par la styliste semblent sorties d'un conte du Moyen-Age. Tantôt princesses en robes du soir jacquard à motif tapisserie ou enrichies de broderies dorées, tantôt paysannes en chemise blanche à manches ballons et maxi jupe en velours, tantôt chevaliers chaussant d'interminables cuissardes en daim.
 (OLIVIER MORIN / AFP)
Chez Prada, les tailleurs et petits manteaux en tweed, Princes de Galles et autres chevrons sont colorés et joyeusement détournés. Vestes et manteaux sont privés de manches, laissant dépasser les manches courtes de chemisettes ou micro pullovers aux coloris pimpants, tout en mettant en valeur les bras des mannequins gantés de cuir (coloré !) jusqu'aux épaules. Les robes ballons à fines bretelles se parent sur les épaules ou sur le devant, en bandes verticales, d'inserts de fourrure teinte ou de rubans à gros noeuds décorés de boutons strassés. Miuccia Prada  renoue avec une certaine insouciance réalisant une collection d'une grande fraîcheur. Avec leurs lunettes papillon, leur micro sac et leurs chaussures couleur dragée, les mannequins semblent sortir d'un conte de fée galactique. Elles sont vêtues de tenues confectionnées dans un jersey spécial à l'apparence de néoprène (petites veste à gros boutons, pantalons évasés moulant ultra courts, tailleurs façon hôtesse de l'air) aux tonalités de bonbons acidulés avec des roses, des mauves, des verts, des bleus turquoises bleu ciel. "Il s'agit d'une beauté génétiquement modifiée", commente la styliste. Même les vestes et robes en peau d'autruche se colorent.
 (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)
  (GABRIEL BOUYS / AFP)
Pour Dolce &Gabbana, la femme est avant tout maternelle, célébrée dans un hymne à la "Mamma". Celle que l'on vénère et que l'on veut couvrir de roses rouges, comme les fleurs à tige dorée en velours écarlate brodées, cousues, incrustées ou imprimées partout sur des robes noires en astrakan, blanches à dentelle ou encore rose tendre. "Je t'aime maman", "Tu es la plus belle maman du monde", proclament Domenico Dolce et Stefano Gabbana en lettres géantes sur robes et tricots. Dans chaque vêtement, ils déclarent un amour inconditionnel à leur mère, tout comme ils le faisaient, enfants, sur des dessins aux traits naïfs reproduits sur de gracieux ensembles. Mais attention, cette super maman, impeccable et élégante en toutes circonstances. Dans ses tailleurs années 1950, elle traverse le podium avec désinvolture, affichant ses rondeurs de femme enceinte ou tenant un sage bambin dans les bras. Certes, elle noue parfois un fichu sur la tête et utilise un cabas géant  pour faire ses courses... mais c'est un cabas en vison ou en peau de crocodile. Dans sa panoplie, aussi, un casque audio incrusté de pierreries pour écouter de la musique.
 (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)
La femme Ermanno Scervino s'amuse à détourner codes féminins et vestiaire masculin. La traditionnelle doudoune se transforme en une robe manteau ballonnée blanche d'une grande légèreté, portée avec de longues cuissardes noires. Ailleurs, un tissu rembourré de plumes se fait sculpture dans des pulls et jupes tridimensionnels. Les classiques motifs masculins, tels Prince de Galles et pied de poule démesurément agrandis, s'entrechoquent sur des vestes ou des petits pullovers en mohair ou sont illuminés de pierres scintillantes. Le pied de poule devenu patte d'oie géante finit par s'extraire du dessin, métamorphosé en colombes blanches se posant sur un manteau et un sac de fourrure sombre.
 (GIUSEPPE CACACE / AFP)
Retour à la rigueur avec Giorgio Armani, qui propose pour sa deuxième ligne Emporio "une femme forte et autonome", qui s'affiche coiffée à la garçonne et portant avec nonchalance des vêtements d'homme et des souliers plats, le micro-sac et/ou maxi porte-monnaie accroché à la ceinture. Sa garde-robe est composée essentiellement de vestes masculines longues et d'amples pantalons s'arrêtant au-dessus de la cheville. La palette est sombre, avec des gris, des noirs et des violets illuminés par des touches de rouge rubis (écharpe, volant, boutons, sac, chaussures). Une couleur intense, qui s'empare parfois d'une fourrure, d'un manteau matelassé ou  encore de robes boule.
 (GIUSEPPE CACACE / AFP)
Versace s'inscrit en contre-tendance, prônant le retour à une mode-logo revendiquée et hyper sexy. Pas sûr que les cuissardes colorées en daim ou vernies dans des rouge, jaune et vert pétants soient des plus pratiques, mais quelle allure !  Les couleurs primaires, proposées en total look ou par flash en zébrures et bandes illuminant des robes noires, insufflent une énergie à une collection très pop. Les grosses lettres multicolores composant le nom de la griffe dansent la java sur des pulls, quand ce n'est pas tout simplement Versace bien visible en vert sur un sweat-shirt noir. Quant à la frise grecque, autre symbole maison, elle est déclinée un peu partout en micro-dessins ou en format géant sur des ensembles multicolores, ou plus discrète, décorant une paire de collants, les manches d'un manteau, le bord d'une veste ou encore une ceinture.
 (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)
Défilé le plus attendu de la semaine de la mode milanaise, Gucci  n'a pas déçu avec une collection signée par le nouveau directeur créatif Alessandro Michele en rupture avec les saisons passées. Exit la femme de pouvoir sexy et flamboyante, place à une jeune fille romantique et androgyne. A l'entrée du théâtre de l'hôtel Diana, où Gucci  prend toujours ses quartiers, l'atmosphère était électrique. Dans un bruit tonitruant de train qui s'éloigne, le premier mannequin est apparu longeant le mur carrelé d'une station de métro au couleurs rouge sombre. Elle portait un chemisier transparent et une jupe mi-longue plissée en cuir d'un rouge vif. Seul signe distinctif: la ceinture noire barrée des deux G dorés et croisés du logo. Avec son béret ou bonnet de laine à pompon au choix, ses lunettes intello,ses robes-combinaisons à fleurs et ses chaussures plates (pantoufles fourrées trompe-l'oeil en forme de faux mocassins, sandales de moine en cuir ou fourrée et ballerines à longs lacets croisés sur les chevilles), la nouvelle femme Gucci semble avoir rajeuni de 20 ans. Dépouillée de tout accessoire clinquant, cette jeune fille dégage une certaine innocence. Non sans ironie et malice, toutefois, lorsqu'elle enfile un débardeur en dentelles à fines bretelles ou une mini robe-nuisette noire transparente. Après le départ de Frida Giannini et de Patrizio di Marco, Alessandro Michele, collaborateur de longue date de Frida Giannini et responsable jusqu'alors des accessoires Gucci, a eu la délicate mission de changer rapidement l'image de la marque afin de la relancer. Après avoir signé en janvier une première collection masculine pour Gucci, déjà remarquée, le designer a poursuivi son travail de métamorphose radicale sur la femme. Au final, comme pour l'homme, l'esprit de la collection est un brin ambigu, voire androgyne. Quand elles ne mettent pas leurs délicates robes à volant fleuries, les femmes portent le costume et se confondent de manière troublante avec les mannequins hommes, qui s'intercalent d'ailleurs sur le podium.
 (GIUSEPPE CACACE / AFP)
A l'exception de Prada, un certain minimalisme plane sur les podiums avec des total look blanc ou noir, dynamités ici et là par des pièces d'un rouge vif, comme chez Fendi, où rigueur et géométries servent de fil conducteur. Karl Lagerfeld signe une fois de plus pour le fourreur romain une collection composée d'ensembles pour la plupart monochromes (blancs, noirs,rouges et brique). Le cuir est partout. Il est utilisé pour façonner une longue robe blanche, appliqué par grands carrés en maxi poches sur les flancs d'une robe, ou composant par pans de différentes longueurs dans des teintes contrastées (noir, réglisse, marron) des jupes à panneaux. On le retrouve dans des tabliers trapèze à larges bretelles, proposés aussi sous forme de gilets plus courts. Le propos s'adoucit sur la fin du défilé avec des robes-doudounes crème taillées dans des couettes et des robes bustier duvet rose pâle. Les mannequins sont hissées sur des boots fourrées au talon en forme de glaçon légèrement rentré sous la semelle. Elles déambulent en serrant fort leur sac à main, d'où sort, bec en avant, un strelitzia, fleur plus connue sous le nom d'oiseau de paradis.
 (GIUSEPPE CACACE / AFP)
Bottega Veneta présente une collection empreinte d’un esprit de nonchalance. Avec des combinaisons inattendues, les vêtements révèlent la beauté d’un vestiaire marqué par l’individualité. La palette est dominée par des tons vifs comme le vert irlandais, le bleu canard, le jaune, le brun roux, le rouge Arizona, l’orange kaki et le violet byzantin, et ponctuée de touches pâles, parme, rose pétale, camel et brume.Les matières font la part belle aux lainages – denses et d’épaisseurs variées –, au crêpe technique mat,au jersey et au denim. La soie, le satin et la dentelle apportent de la fluidité. L’impression, l’aiguilletage et la broderie font partie des savoir-faire mis en oeuvre. La silhouette est précise avec des épaules structurées. Omniprésent, le pantalon fait écho à la collection homme. « ll ne s’agit pas d’un approche consciencieuse du style mais de la recherche d’une forme d’audace pour les motifs et les coloris », explique Tomas Maier, le D.A. « 
 (Bottega Veneta)
Chez Missoni aussi la femme s'affirme jeune et libre d'esprit, en robes et leggings aux dessins marbrés et nervurés rappelant la nature et les matières organiques comme le bois. Le chevron, motif de la maison, est agrandi, dilaté et presque exaspéré formant à son tour des dessins inédits
 (GIUSEPPE CACACE / AFP)

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